Il en fallait de l’optimisme et de la détermination pour organiser à la rentrée 2020 un rassemblement de voitures de prestige sur la côte d’Azur. Menacée jusqu’au bout, la 7ème édition du Saint-Jean-Cap-Ferrat Prestige et Patrimoine aura bien eu lieu les 19 et 20 septembre dernier. Un rendez-vous devenu incontournable pour tout passionné de véhicules de collection. 

“Tu viens à Saint-Jean ? Il va y avoir plein de belles choses à voir”. Il fallait quand même être motivé par les 949 km de route depuis Paris, mais je peux vous dire que ça vallait le coup. Je pars donc de Paris au volant d’un Mazda CX5, véhicule ayant le bon goût de se montrer à la fois confortable, accueillant et sobre. Direction La Riviera !  Après avoir battu le GPS de deux bonnes heures, j’arrive à proximité du rendez-vous, le port de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Je viens de croiser deux Ferrari et quatre Rolls-Royce en moins de deux kilomètres. Aucun doute, c’est bien the place to be de l’automobile de prestige. 
C’est ici que l’organisation m’attend. Alors, qu’est-ce qu’on nous a préparé? 

Particularité cette année, pour cause de Covid, les collectionneurs étrangers seront absents et contrairement à la tradition, le Concours d'Élégance passera donc à la trappe. Pour cette première des deux journées, l’accent a été mis sur la marque Alpine. Le parking regorge de berlinettes bleues de toutes les époques. On n’oublie pas le dernier modèle, l’A110 ressuscitée en 2017, représentée officiellement par la marque. Je commence à échanger avec plusieurs propriétaires passionnés mais j’ai un autre rdv. 

François Delecour n’a pas changé 

L’homme est grand, toujours en pleine forme, l'œil pétillant et le sourire franc. François Delecour n’a pas changé. Venu ici en famille, en détente, il suffit de l’entendre parler automobile quelques instants pour deviner le feu qui l’habite. Delecour vit pour la course et ça ne date pas d’aujourd’hui. C’est en 1981 qu’il débute en rallye en Picardie sur une Autobianchi A112 Abarth. Un engin modeste mais parfait pour appréhender des débuts sans moyens. Après avoir franchi les étapes chez Peugeot, il devient pilote officiel du lion en Championnat de France. Mais c’est Ford qui lui offre la chance de sa vie, en l’intégrant en Championnat du Monde. Le constructeur lui confie une Ford Sierra Cosworth 4x4. Une image restée gravée dans le cœur des passionnés. J’avais 11 ans et je suivais le Monte-Carlo 1991 à la télé en pleine nuit, quand je me suis pris en pleine gueule Delecour et son fameux “J’ai pas tapé”. Le genre d’images qui forge une légende, et le point de départ idéal d’une petite interview sur le pouce. 

François aime les bleues

L’occasion de revenir avec François sur son parcours et sur ces berlinettes qui ont été à l’origine de sa passion et de son métier. C’est en voyant passer les Alpine dans les années 70 alors sur les routes du Rallye des Routes du Nord, alors qu’il est encore enfant que François va avoir son premier choc automobile. Nous sommes en février 1970, François Delecour a 8 ans et il voit passer les berlinettes Groupe 4 sur la route devant sa maison. François a désormais une certitude : il veut devenir pilote de rallye. On a parlé avec lui de cette passion pour les rallyes qu’il résume en une phrase : “J’avais deux rêves, courir en Porsche et courir en Alpine”.

Voici notre interview dans le cadre du Saint-Jean-Cap Ferrat Prestige et Patrimoine : 

Le fameux “j’ai pas tapé” : 

Pour ceux qui veulent aller plus loin sur le sujet, Anne-Chantal Powels a sorti un livre disponible depuis quelques jours sur son site internet
On redécouvre dans les 118 pages de ce livre les aventures d’un des duos les plus mythiques du monde des rallyes. Des anecdotes et de belles images. A lire absolument pour tous les fans de rallyes. 

Nicolas Laperruque 

Merci à France Dhollander 

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