A la découverte des dessins d’Arthur Radebaugh, qui au milieu des années 50 dessinait des ordinateurs, des Apple Watch ou des voitures électriques. Quand les futurologues des années 50 imaginaient une société connectée, des écrans plats ou encore le télétravail ou l’école à la maison. En visitant le Musée Automobile de Saratoga Springs aux Etats-Unis, Niko est tombé sur une exposition “Closer than you think” qui revenait sur les dessins d'Arthur Radebaugh, parus dans plus de 200 journaux de 1958 à 1963. 

Arthur Radebaugh 

Avant de visiter ce musée au cours de notre Road-Trip aux USA, je n’avais jamais entendu ce nom. Radebaugh c’est avant tout un style. Maître aérographe, designer industriel, le garçon a produit au cours de sa carrière, un grand nombre de publicités pour l’industrie automobile notamment. Il est aussi connu pour avoir expérimenté pas de mal de choses autour de la peinture fluorescente sous lumière noire. 

Closer than we think 

Mais ses oeuvres les plus connues concernent ses illustrations de scénarios futuristes apparues dans plus de 200 journaux de 1958 à 1963. Ces bandes dessinées représentent le futurisme du milieu du XXe siècle dans tout ce qu’elles avaient de plus optimiste et audacieux. Elles ont d’ailleurs servi d’inspiration à nombre de prédictions de l’époque. 
Mais ce qui étonne, c’est la justesse de la plupart des prédictions de l’artiste. 

Des prédictions exactes

L'édition du 16 août 1959 de Closer Than We Think imaginait que Space Mayflowers emmènerait les voyageurs aventureux sur des planètes éloignées, le tourisme spatial avant l’heure. En découvrant ses oeuvres, on s’aperçoit qu’il avait inventé l'Apple watch, les cours à distance, les robots manutentionnaires, la voiture autonome, les cartes de voeux électroniques, la télévision géante à écran plat, les caisses de supermarché automatiques, les caméras de surveillance ou encore les pistes cyclables. Parmi les idées restant à explorer : celle de voitures qui changeraient de couleur facilement ! 

Grâce à la photo !

Radebaugh était dessinateur publicitaire à Detroit avant de commencer à explorer le futur. Il prend le virage au milieu des années 50, quand la photographie commence à sérieusement concurrencer le dessin dans le monde de la publicité. C’est là qu’il commence ses bandes dessinées “"Closer Than We Think". Cette bande dessinée du futur fait ses débuts le 12 janvier 1958 - quelques mois seulement après le lancement de Spoutnik par l'Union soviétique - avec une représentation d'un "Satellite Station spatiale." Chaque dimanche, Radebaugh captive le lecteur avec ses représentations de la vie quotidienne enrichies par une technologie futuriste: des facteurs faisant leur tournée quotidienne via des jet packs, des salles de classe avec des bureaux à boutons-poussoirs, des robots infatigables travaillant dans des entrepôts. “Closer Than We Think” sera diffusé pendant cinq ans dans les journaux des États-Unis et du Canada, atteignant environ 19 millions de lecteurs à son apogée.

Seconde carrière 

Quand Radebaugh meurt en 1974 dans un hôpital pour vétérans en 1974, son travail a déjà été largement oublié, éclipsé par les spectacles techno-utopiques de “The Jetsons” et “Tomorrowland” de Walt Disney. Mais plus de deux décennies plus tard, Todd Kimmell, le directeur de Lost Highways Archives and Research Library, rachète des photos de Radebaugh oubliées dans la collection d’un photographe. Ce sera le début d’une nouvelle carrière, posthume cette fois-ci. 

Nicolas Laperruque 

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