25 octobre 2020

Johnny n'aimait ni les Opel Corsa, ni les barrières de parking, ni les Scooters

On le sait, l’idole nationale aimait tout ce qui roulait, à deux ou quatre roues. On fera un jour une saga sur Johnny et les bolides, mais en attendant on va vous raconter trois histoires sur le Johnny du quotidien. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’engendrait pas la mélancolie. 

Retrouvez le podcast audio de cet article à la fin de cette page

On ne touche pas aux blousons de Johnny

Cette anecdote m’a été raconté par “Charlie”, un proche qui était à l’époque banquier de Johnny. Nous sommes dans les années 90 et Johnny est criblé de dettes. A coups d’avances sur les royalties, sur les tournées, les ventes de disques, ou de crédits, Polydor, qui deviendra Universal Music, tient l’idole nationale sous perfusion. Pendant ce temps là, Johnny crame l’argent à une vitesse assez hallucinante. Les visites des huissiers se succèdent au domicile de Johnny, sans réaction particulière. Jusqu’au jour où ces Messieurs embarquent...les blousons en cuir de la star, entraînant une colère noire de Johnny. 

Johnny à Bercy, toutes les après-midi et tous les soirs 

Une équipe d’avocats, et de comptables est réunie et “Monsieur Charlie” est chargé de chapeauter tout ça. L’objectif est de négocier avec les impôts, tout en remettant un peu d’ordre dans les comptes de Johnny. “Charlie” me raconte : “A l’époque j’ai beau être son banquier, Johnny est injoignable. En tournée, endormi, aux Etats-Unis, il est impossible de l’avoir au téléphone. On décide donc d’un rendez-vous annuel à dates fixes. On se verra, tous les 8 mars à 11h pour parler des sujets qui fâchent. Invariablement, cela se passe de la manière suivante. Johnny arrive, à l’heure pile du rendez-vous, salue tout le monde, entre dans mon bureau, s’assied et pose toujours la même question rituelle :  “Bon, je dois combien?”. Invariablement, après quelques minutes à parler chiffres, Johnny pose la seconde question : “Bon, on bouffe où?”. A ce moment là, le piège se referme. Vous êtes partis pour déjeuner avec Johnny. Un déjeuner qui peut vite se transformer en quatre jours d’une java dont vous mettrez 6 mois à vous remettre. Quand on m’a confié la mission de “sauver le soldat Johnny”, je savais très bien que ce serait pas facile, mais je savais aussi que j’allais vivre un truc dingue.” C’est ainsi que Charlie pris rdv avec le ministère du budget pour aller, chaque après midi, négocier directement avec les ministre l’étalement de la dette. A ce moment là Johnny chantait tous les soirs à Bercy et disait pour rigoler : “Je suis à deux Bercy par jour en ce moment. Un le midi avec mon Charlie et un le soir avec mes musiciens”. Donc ce jour là, Charlie sort de chez lui, met l’Opel Corsa en route et file direction la Villa Molitor dans le 16ème arrondissement, pour passer prendre Johnny chez lui. 

Johnny n’aime pas les Opel Corsa 

Arrivé sur place, c’est toujours un peu compliqué. Il faut passer au travers de la foule compacte présente en permanence devant chez Johnny. Sonner, attendre que le garde du corps vienne vous ouvrir. Là vous entrez chez Johnny. On vous fait monter à l’étage, où une autre salle d’attente vous accueille. Et enfin la porte s’ouvre, il s’est passé 20 minutes depuis votre arrivée et Johnny arrive, une bière à la main et vous sort “Ba qu’est ce que tu fous, je t’attend moi”. 
En arrivant dans l’allée, Johnny semble chercher quelque chose. En arrivant devant l’Opel Corsa de Charlie, Johnny demande “elle est où ta bagnole?”-”C’est celle là Johnny.” répond Charlie qui devine un Johnny guère emballé par le bolide mais qui n’ose rien dire. 
Après plusieurs jours, et quelques aller-retour, Charlie pose à Johnny la question qui lui mord les lèvres depuis plusieurs jours “Excuse moi Johnny. Je ne comprends pas. Depuis plusieurs jours,  tu me dis que tu ne supportes pas la célébrité. Mais quand on est en bagnole au feu rouge, tu fais coucou aux gens !! Pourquoi tu fais ça?”

Charlie, ta bagnole elle est pourrie 

“Tu vois Charlie, ta bagnole de merde, elle est tellement pourrie, que je suis certain d’un truc. Quand ils me voient là dedans, les gens me prennent pour un sosie !” Le soir même, alors que Charlie ramène Johnny chez lui pour qu’il aille se changer avant son spectacle, Johnny lui dit “Tiens on va faire un petit détour ce soir. J’ai un truc à voir. Quelques minutes plus tard, l’Opel Corsa se gare devant une concession Mercedes-Benz. “Allez viens, on va t’acheter une vraie bagnole, parce que là c’est pas très sérieux !”. Johnny était aussi comme ça, il était capable de payer une Mercedes à son banquier. Celui ci devra user de tous ses talents de diplomate pour arriver à refuser le cadeau, sans trop vexer l’idole. C’est peut-être à cause de ça que Johnny développera une autre technique, plus efficace et là s'agissant de scooter.

Johnny n’aime pas les Vespa 

Charlie me raconte : “Tu sais, il faisait ça à tout le monde. A l’époque il était en plein trip “Easy Rider” et rentrait de son road trip aux USA avec Adeline, Pierre Richard, Pierre Billon, etc. Johnny n’était pas généreux, il était plus que ça. Il trouvait ça impensable qu’on puisse rouler en scooter. Il avait donc monté un stratagème très bien huilé. Quand un de ses potes roulait en scooter, il repérait l’endroit où celui ci était stationné et revenait à la nuit tombée avec un équipe de gros bras et un serrurier. Il ouvrait le box, volait le scooter et repartait. Invariablement, Johnny se pointait le lendemain, l’air de rien chez le pote en question. Et invariablement, le mec en question lui disait : “Putain tu sais pas ce qu’il m’arrive? Je me suis fait tirer mon scooter cette nuit.” 
Johnny répondait au mec “qu’il y avait vraiment des enculés” et rentrait chez lui. La nuit d’après, il revenait, toujours avec la même équipe. Il ouvrait à nouveau le box, livrait une Harley-Davidson flambant neuve, et repartait…
Charlie me confie alors : “Le coup des Harley, il l’a fait un paquet de fois. Après il faisait ça avec les écrans plasma au début où c’est sorti. Il allait chez ses potes, il disait au mec que sa télé était pourrie. Et là les livreurs de chez Darty entraient et installaient une nouvelle télé. A l’époque ça valait 10 000€.”

Johnny n’aime pas les barrières

Cette dernière anecdote a été racontée cette semaine par Jean Basselin, qui était chargé dans la multinationale Hallyday de trouver des bagnoles pour Johnny et d’en assurer l’intendance. A l’époque donc, Johnny habite la Villa Molitor dans le 16ème. C’est pour résumer une voie privée, où les très riches peuvent jouir dans le calme, d’une co-propriétée privée, une sorte de lotissement de luxe, un ghetto de riches, en pleine capitale. 
A l’époque l’entrée de la résidence se fait par une simple grille en fer forgé qui suffit d’ouvrir pour pénétrer à l’intérieur. Lassé d’avoir en permanence une foule de fans en bas de chez lui, Johnny demande à la co-propriété de faire mettre un portail motorisé et fermé. Evidemment il précise qu’il en supportera les frais et que chaque voisin aura sa télécommande pour entrer et sortir de la voie Molitor. 

Et il a la tête dure 

Mais contre toute attente, lors de la réunion de co-propriété on refuse à Johnny, qui ne s’était certainement pas déplacé en personne, le fameux portail. La technique étant certainement de tenter de se débarrasser de cet encombrant voisin. A la place, les co-propriétaires décident de faire poser une simple barrière comparable à une barrière de péage. Evidemment, cela n’arrange pas Johnny. Une simple barrière est encore moins dissuasive pour les fans qu’une porte en fer. On remet donc à Johnny la fameuse carte qu’il faut glisser dans un boîtier à l’entrée pour faire lever la barrière. Hors de question pour Johnny d’utiliser cette carte. Il ne veut pas de cette barrière, il décide donc de la casser à chaque fois qu’elle se dressera devant lui. Pendant des mois, à chaque fois qu’il rentre chez lui, Johnny prend de l’élan, et explose la barrière. Jean Basselin raconte que par moments il pouvait s’entasser jusqu’à quinze barrières explosées devant l’entrée. Le pire c’est que Johnny payait. Tous les matins, la gardienne venait, demandait ce qui s’était passé et Johnny payait la barrière. Avant de recommencer son “geste barrière le soir même ou le lendemain. 

Nicolas Laperruque 

 

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Le fameux portail avec Johnny en Vertigo Gillet 

Un des fameux road trip en Harley 

Quand Johnny se fait livrer une Ford GT 

 

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