20 novembre 2019

Road Trip Ford Focus ST Paris-Spa-Francorchamps-Francfort-Paris "ça monte à combien une Focus ST ?"

Se rendre à Francfort pour le salon de l'auto Allemand ? Oui, mais il fallait le faire façon Road-Story. Avec une voiture qui marche et des arrêts sympas. Direction Francfort, en passant par Spa-Francorchamps, au volant de la plus sportive des Focus. 

Paris 
Le rendez vous est fixé sur une avenue à Neuilly sur Seine, où François et Arnaud viennent me chercher au volant de la Focus. J'avais peur de ne pas les voir arriver mais mes doutes s'envolent quand je vois débouler une grosse orange sur la contre-allée. Impeccable, le orange c'est la couleur de Road-Story et un joli clin d'oeil pour notre première virée en équipe. 

C'est François qui a organisé ces 3 jours au pays des bouffeurs de saucisses. Mon binôme chez Road-Story, qui possède une culture auto niveau BAC +12. Arnaud, notre voisin de bureau depuis quelques mois, n'a pas été dur à convaincre. Spécialisé dans la vente de véhicules premium et sportifs, il n'allait pas dire non à une virée entre copains dans le temple des grosses cylindrées allemandes. A ce moment là, il ne se doutait pas qu'on ne verrait pendant ces journées presse que de la voiture à piles.

La ST késkecé ?
La ST c’est le premier étage de la sportivité chez Ford. Le deuxième étage étant occupé par les versions RS. Dans l’attente d’une hypothétique Focus RS, c’est la ST qui occupe la place de Focus la plus sportive. Son moteur de 280 chevaux est directement issu de celui de la Mustang et cette ST est dispo en berline et en break, en essence (notre modèle d’essai) et en diesel. Oui on n’arrête pas le progrès…
Cette ST essence affronte les Honda Civic Type R ou Megane RS. Je l’avais déjà essayé sur la route Napoléon. Ce road-trip sera l’occasion de confirmer les premières impressions et surtout la confronter à un usage quotidien pendant une semaine. 

Le bureau des réclamations est ouvert 

Sortir de Paris en voiture en 2019 est déjà une aventure en soit. C'est même une invitation au voyage tant on espère se sortir de ce merdier le plus vite possible. Dans ces conditions la Focus ST n'est pas vraiment à son aise. On est partis depuis une heure, et le bureau des réclamations est déjà débordé. "C'est tape cul ton truc !" me dit Arnaud, installé à l'arrière depuis le départ. François enchérit avec un "Le bruit pas génial". 
Je suis assez d'accord avec eux mais je proteste histoire de les emmerder un peu. La vérité c'est qu'en mode Normal le bruit est tout sauf sexy. Cela s'arrange grandement en choisissant les modes de conduite les plus sportifs.

Les douanes aiment les oranges Mais après 30 bornes d'autoroute, il y a un truc qui nous dérange. Nous sommes plutôt bien installés dans les sièges Recaro à l'avant, la position de conduite est naturelle et facile à trouver, les commandes sont agréables, et l'ambiance est à la déconnade. Mais une sorte de bourdonnement calé sur une fréquence désagréable s'est invité à bord, depuis notre entrée sur l'autoroute. J'avais pas remarqué, c'est les deux vieux qui m'accompagnent qui s'en sont rendus compte. Mais c'est vrai que cette mélodie peut devenir agaçante, au même titre que le bruit d'air provenant du rétro gauche, impossible à faire taire. 

Pour ce qui est du confort, il est très acceptable. Les Recaro sont enveloppants, sans se montrer invivables. Par rapport à une Civic Type R on est un gros ton en dessous en terme de mal de cul. Disons que la Civic est taillée dans la pierre, la Focus est plutôt taillée dans le bois. Selon les modes de conduite, vous pourrez même choisir entre ferme ou très ferme.

La vérité c'est qu'on a tous faim et que ça commence à jouer sur nos nerfs. François propose la petite pause qui va bien, avec du boeuf et des frites. 


Personnellement, j'adore les restos d'autoroute. On sait pertinemment qu'on y mangera moins bien pour plus cher, mais peu importe. Il se dégage de ces endroits une sorte de ballet majestueux, entre ceux qui arrivent, ceux qui repartent, les adeptes du sandwich sur le pouce, ceux qui prennent le temps d'un vrai repas, les jetons pour le café et l'ambiance de cantine. Les aires d'autoroute c'est une métaphore de la vie. On roule, on roule, en direction d'un objectif, et hop d'un seul coup, on décide de sortir pour perdre un peu de temps. 
Un ami m'avait dit une fois "l'autoroute c'est le mariage. Tu files toujours droit, et de temps en temps, tu sais pas trop pourquoi tu décides de sortir. Ca t'empêches pas de reprendre l'autoroute après, mais tu es sorti de la routine". 
On a choisi de s'arrêter, de prendre un vrai repas, avec un vrai café mais le temps tourne et on doit être à 16h30 au Musée du circuit de Spa-Francorchamps, où nous avons rendez vous pour une visite privée. 

Pourtant, en arrivant au péage suivant, j'ai compris en un regard que le douanier posté derrière les barrières n'était pas du même avis. Les douaniers c'est comme les gendarmes, en un regard on sait si on va se faire arrêter ou non. Et lui, avec son uniforme, sait que vous savez. La barrière se lève et comme prévu, un simple geste de la main immobilise notre belle Focus orange Road-Story. 
S'en suit une conversation assez surréaliste : "Bonjour, c'est vous qui venez de passer dans l'autre sens?" 
-"ba non, pas là. Je vois pas bien comment j'aurais pu faire demi-tour sur l'autoroute, Msieur l'douanier. "
"Ah, parce que je viens d'en voir une autre passer dans l'autre sens de la même couleur" (avec un ton suspicieux). 
-"Soit quelqu'un qui bosse à la DDE, soit des gens qui ont des gouts d'chiotte, Msieur l'douanier. "
A ce moment là je sens bien que le mec à rien contre nous, et qu'il veut surtout justifier son salaire en arrêtant ces 3 mecs bizarres, en voiture Orange, dont 2 assis derrière. 
"Pourquoi ils sont derrière vos amis?"
"Ils sont vieux mes amis, ils ont besoin de se reposer, moi je fais le chauffeur. "
"C'est laquelle celle là ? C'est sportif?" (Voilà, on y arrive, le mec voulait juste voir la bagnole). 
"C'est la ST M'sieur. 280 chevaux". 
"Ah ouais quand même ! Mais ça monte à combien la ST?”
Avec son air con et ses questions nazes, le douanier vient de trouver l’angle de mon papelard. “Ca monte à combien la ST, en voilà une vraie question”. 
Mais vous allez où comme ça? "
"On va à Francfort, pour le salon de l'auto, on est journaleux. "
"Ah je vois le genre. Ca va être champagne, nanas et fiesta"
"Comme dans les douanes, Msieur! Bon c'est pas le tout mais on a pas que ça à foutre non plus, si vous avez rien d'autre contre nous, on va y aller. "

Spa si loin que ça 
16h45, c'est avec un petit quart d'heure de retard que nous arrivons au Musée du circuit de Spa-Francorchamps. On vous racontera cette visite dans le prochain épisode. En attendant nous comptons profiter du coin pour faire une petite visite et deux ou trois photos autour du circruit mythique. 
L’occasion de faire un premier plein d’essence sans plomb, pour l’instant la consommation est aux alentours de 10 litres mais ce deuxième plein aura une durée de vie plus limitée. 
Pendant la visite du musée j’ai appris que le record du vieux circuit de Spa-Francorchamps était détenu par Henri Pescarolo à 262,461 km/h de moyenne sur les 14 kms.

Conduite sportive 
Je redonne le volant à François, qui en habitué des lieux nous emmène dans les virages de l’ancien tracé. La Focus enroule, malgré le rythme soutenu imposé. Le train avant offre beaucoup de mordant, avec un train arrière mobile à la demande. Les suspensions font le travail mais sur les routes un peu défoncées autour du circuit, la fermeté se fait ressentir.  La ST ne désarme pas et reste collée au bitume. En sport la pédale est plus réactive, l’impression d’avoir quelque chose de plus vivant, une direction plus directe. En conduite sportive, mode sport activé, on se prend vite au jeu. Le petit lag sur le turbo est compensé par l’allonge du gros bloc 2.3 litres, et le couple bien présent. 


La direction progresse grandement par rapport à l’ancienne avec une absence de remontées de couple. Par contre ça manque cruellement de remontées d’information d’après François. Sensation que j’ai ressenti également dans les enchaînements de virages sur les départementales Allemandes. Passé les premiers degrés d’inclinaison du volant, la direction perd de son réalisme. Ca devient flou et ça ne met pas en confiance. Rien de rédibitoire, on se fait à tout mais c’est le seul gros défaut de cet engin. Le temps de réponse du turbo à certains régimes demande parfois à rétrograder pour profiter du coup de pied au cul. 
A côté de cela position de conduite est parfaite. A part quelques surpiqûres de ci de là, la ST et son volant sport ressemble un peu trop à une Focus normale, ce qui lui permet certainement de rester dans des tarifs acceptables. 


279 kilomètres par heure. 
Les allemands, malgré tous leurs défauts ont au moins compris une chose, les limitations sur autoroute ne servent à rien. La somnolence est même devenu en France la première cause d’accidents au volant. Vitesse illimitée ne signifie pas qu’on doive rouler à fond tout le temps. Premièrement il y a des tronçons pour ça, matérialisés par des panneaux en début et en fin de zone illimitée.

Je vous raconterai un jour où on avait traversé l’Allemagne et l’Autriche en 2 heures mais vous n’êtes pas encore prêts. 
Deuxièmement, il faut pour rouler vite dans de bonnes conditions, la voiture qui va avec. 
Troisièmement, encore faut-il que le trafic s’y prête. Les autoroutes Allemandes sont souvent encombrées. 

La petite phrase du douanier me trotte toujours en tête et aujourd’hui les trois éléments sont réunis. On dispose d’une sportive en état neuf, il n’y a personne sur l’autoroute et nombreux sont les tronçons illimités entre Spa et Francfort. Je fais une première tentative autour de 250 km/h compteur. Facile, un peu trop d’ailleurs à mon goût. Certes, le paysage défile mais la ST atteint la vitesse trop vite pour être parfaitement honnête. A l’intérieur de l’habitacle, c’est le débat pour savoir si le compteur est optimiste ou non. 
Je laisse le cerceau à François. Je vais tenir la caméra pour immortaliser l’instant, tandis qu’Arnaud, muni de l’application Coyote nous donnera la vitesse chrono exacte. Homologuer un record, c’est un métier cher lecteur. 

François profite d’une autoroute totalement déserte pour prendre de l’élan. Comme à la première tentative, la Focus ST n’a aucun mal à atteindre sa vitesse maximale “officielle” de 250 km/h. Mais notre orange pressée en a encore sous le pied, c’est évident. On passe les 260, le temps d’y penser et elle commence à grapiller km/h par km/h pour se stabiliser autour des 269 km/h chrono, pour finalement atteindre 279 km/h compteur, soit 273 chrono mesurés sur le Coyote.

Le 280 était prenable mais c’est déjà la fin du tronçon illimité et de notre récréation par la même occasion. 
A cette vitesse, la stabilité est étonnante.

Malgré une autoroute pas parfaite, les suspensions font le travail, et l’équilibre sur de longues courbes n’est pas remis en cause. Je ne vous conseille pas d’essayer car c’est dangereux mais sachez qu’il est possible de rouler à quasi 280 en Focus sans se faire peur. A cette vitesse, gardez à l’esprit que l’anticipation doit être multipliée par 20 et que les distances de freinages se comptent en centaines de mètres. Evidemment le moindre imprévu risque d’être le dernier. 

Francfort enfin 
Après deux tentatives le plein de la Focus a pris une sacrée claque. Les allemands ayant décidé de fermer l’autoroute, nous nous retrouvons à la tombée de la nuit sur un itinéraire Bis assez pittoresque. On se dit que si la Wehrmacht était passé par là en 1940, ils seraient surement encore sur la route. Après une pause dîner dans un village typiquement germanique, nous arrivons finalement dans Francfort très tard. 

Une vraie sportive 
Après une semaine passée au volant de cette Focus, nous retenons plusieurs choses. C’est une vraie sportive. Elle tient la route, vire à plat, accélère comme il faut et ses modes de conduites personnalisés permettent de s’adapter à toutes les situations. 
Le châssis est très ferme, un peu raide pour de longs trajets, même si les suspensions adaptatives font le boulot. Le talon pointe automatique est plutôt marrant, avec un petit coup de gaz automatique. C’est beau le progrés. Le plus gros ennemi de cette Focus reste le législateur qui impose un malus de 7073 € pour 179 g/km. Un malus qui devrait exploser en mars 2020 avec l’application du nouveau barème. De quoi rendre hypothétique l’arrivée d’une RS plus puissante et surtout inciter à se procurer cette attachante ST tant qu’il est encore temps. On a insisté sur la fermeté mais c'est plus confortable que la plupart des sportives équivalentes. Cette Focus pourra même servir de bétaillère à marmots en semaine et de pistarde le week-end. Mais le circuit ce sera pour un prochain épisode. 


Nicolas Laperruque 

Merci à Arnaud et François

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