Comme si l’on n’avait déjà pas assez de boulot avec les merguez qui nous faisaient rêver, nous voilà à faire une petite balade pour acheter une Honda S2000 pour un copain. Nous en profitons pour aller voir une Mx-5 très …tuning. Ce coup-ci nous partons Jonathan et moi à Londres d’un petit coup d’Eurostar. La mx-5 est dans la grande banlieue de Londres, nous irons par la suite récupérer la S2000 dans le nord de l’Angleterre.

Même si j’avais vu les photos de la bête, je ne suis pas déçu en arrivant. Je me dis que je vais me faire arrêter à tous les coins de rues, pas par des filles tombées en pamoison devant mon auto ni par des Bobbies énervés. Mais il faut croire que les anglais et les Bobbies en particulier sont tellement habitués à en voir des vertes et des pas mures que je ne créerai aucun émoi au volant de la mx5 « furtive ». Et oui elle est posée par terre avec une peintre noire mat réalisée à la bombe, tout y est passé, les clignotants, les rappels de clignotants latéraux, les poignées tout est noir mat. Mais je suis quand même déçu.  Sur les photos de la vente il y avait des leviers de frein à main et de levier de vitesse made in Japan, immenses, fluo et transparents. Un peu un sexe shop à roulette. Il les a récupérés c’est bien dommage, c’était un rêve lol.

A part cette cosmétique un peu particulière, Avec son moteur 1.8, ses jantes en 15 pouces made in Japan, son volant tulipe, ses combinés filetés, son autobloquant ou sa paire de sièges baquet elle vaut bien ses 800 livres hard top inclus. Elle a aussi un échappement qui fait un barouf d’enfer. Nous décidons donc de la laisser dans une petite résidence bien calme près du domicile de son ex-propriétaire. Nous reprenons notre voiture de location pour aller chercher la s2000 beaucoup plus au nord.

Nous arrivons dans une banlieue anglaise, anonyme, c’est Milton qui nous accueil, il vit avec sa maman, enfin on pense que c’est sa maman, il a l’air bien calme. Il nous emmène faire un tour du pâté de maison.  « Genre » tous les temps de chauffe ont été respectés. Bon, il faut l’avouer comme ce n’est pas pour nous, on laisse glisser, on lui file les sous et on se barre. Un peu de départementale, c’est moi qui suis dans la voiture de location et on attrape l’autoroute. Jonathan s’arrête presque immédiatement à une station-service pour faire le plein. Le grand classique du réservoir vide quand un anglais vous vend son auto. Jojo en profite pour me proposer de prendre le volant, il entend ou croit entendre un bruit un peu foireux et veut mon avis. 

Tout en discutant, je suis en train de passer un test de QI pour trouver où est cette p… de commande de trappe à essence. Oui, quand on ne sait pas on a du mal à trouver cette merde en dessous de l’accoudoir conducteur du panneau de porte. Nous reprenons la route et je confirme rapidement que Polo, notre vendeur est un enc… et que le pont arrière de la S2000 chante … belle civilisation d’escrocs. Nous déposons notre voiture de location à l ‘aéroport et l’on repasse chercher la Mx5 dans sa banlieue tranquille.

Après avoir fait environ 200 kilomètres, mon Jonathan me « propose « de changer de caisse. Point de mansuétude de sa part, il en prend juste plein la tête dans la Mx-5 avec son échappement William Saurin. Je dois avouer quitter la Honda avec bonheur. Je déteste cette sensation d’être engoncé que je ressens dans cette auto. Assis bas, avec une ceinture de caisse haute, avec la capote j’ai l’impression de conduire un Char Leclerc à travers ses meurtrières. En plus le moteur ne me fait pas rêver, j’aime les gros moteurs avec du couple, là je ne suis pas servi avec le moulin à poivre électrique qui sert de moteur à la S2000.

C’est décidé, je récupère la Mx-5 pour finir le trajet. Arrivé sur l’autoroute française, je verrais la S2000 me lâcher : un moulin à poivre, ça va plus vite qu’un suppositoire noir mat ( remarquez sur les photos que la bombe noir mat s'est aussi baladée sur la plaque d'immatriculation arrière. Cette Mx-5 fut une des rare 1.8 qui me donnait l’impression de mieux marcher qu’un 1600 bien libéré. Mais il faut avouer quelle avait une ligne d’échappement sans catalyseur, un calculateur bricolé, soi-disant de rx7 (impossible) et une boite à air qui la faisait bien respirer. 

Cette voiture aura une première utilisation. Un de nos camarade organise entre psychopathes, tous les ans le « hell ». Il s’agit de tourner pendant 10 heures à Lurcy Lévi avec une auto pas cher et décorée sympa. La première fois nous l’avons fait avec une Sierra coupe 125 chevaux décoré « Bastos ».

Cette année ce sera en Mx-5. Mes petits camarades  et moi décidons de faire cela bien, plaquettes/disques neuf avant et arrière, vidange moteur boite pont et zou. Nous Nous amuserons bien mais il pleut et notre pont arrière autobloquant nous fait des misères. Finalement rien de grave mais il nous fait perdre beaucoup de temps. Par contre nous mettrons un peu de temps à nous habituer à tourner sur circuit au volant d’une conduite à droite. Ce sera de ce côté-là une belle expérience et un bel apprentissage. Sans parler de la gestion dans la voiture d’une équipe de « pilote « dont la taille va de 1.70 à 1.98 … En tout cas, la conduite sur circuit avec une conduite à droite c’est un métier. Encore plus admiratif des exploits du Grizzly (Guy Fréquelin ou René Metge) sur leurs Holden et autres Rover 3500 de super-tourisme.

Au final Je revendrai les jantes 400 euro et le hard top 500.  Comme la caisse ramenée et remise en état nous reviendra À 1200 euro, notre opération Circuit « Hell » ne nous coutera rien. Je lui colle une capote de récupération (il n’y en avait pas), je revends la casquette de hard top et aussi tous les autres accessoires. Elle sera revendue à des italiens bien sympa qui rouleront beaucoup avec. L’avantage avec la peinture à la bombe noir mat c’est que ce n’est pas compliqué de faire des retouches sur la peinture et ça ne se voit même pas.

De son côté, la S2000 rencontrera un platane avec son propriétaire au volant, avant même d’avoir connu un pont de remplacement. Elle partira à la casse pour être vendue en pièces. Petite remarque complémentaire sur la S2000.  Je suis sans doute un boulet mais je ne n’ai jamais été à l’aise pour la faire glisser du cul, comme il y a peu de couple, il faut aller chercher les chevaux dans les tours et je n’aime pas. Mais pour dire que je ne suis pas anti Honda, j’ai bien aimé ma Civic Type-R, le v-tec correspondant finalement bien à une traction. Dernière anecdote, rentré en France, l’acheteur de la S2000 la nettoiera de fond en comble. Et surprise, sous le siège passager, une énorme boite de capote, quel coquin ce Milton. 

François Bouet