05 octobre 2020

Essai Suzuki Ignis Hybrid SVHS La meilleure mini citadine du marché.

Nous avons pris une Suzuki Ignis à l'essai pendant une semaine. Parce que cette petite voiture nous intriguait et qu'on l'a trouvait mignonne. Mais elle est bien plus que cela. 

 

Suzuki. Un nom qui se fait plutôt discret sur le marché, malgré 30.758 ventes en 2019 en France. La marque cultive une certaine sobriété et une certaine discrétion. Vous voulez savoir pourquoi? Tout simplement parce que ceux qui en parlent le mieux, sont les clients. Il y a quelques mois j’avais sympathisé avec un concessionnaire de la marque sur un salon. Je lui avais posé la question habituelle dans ce genre de cas “Ils sont contents tes clients?”. La réponse était surprenante : “J’en sais rien. Ils achètent la bagnole, et je les revois jamais. Une vidange de temps en temps. Mais en général quelques années plus tard, ils reviennent. Et entre deux ils m’envoient des clients”. Concessionnaire Suzuki, un métier pas bien compliqué !

Tout arrive, Suzuki a recruté des designers 

Les Suzuki sont fiables, intelligemment construites, simples de conception mais faciles à réparer, solides, et...pas toujours très sexys. Mais ça c’était avant. Le premier choc a été le renouvellement du Jimny. La dernière génération est certainement le plus beau 4X4 toutes catégories confondues depuis au moins 30 ans.

Le succès est tel que le constructeur est incapable de fournir la demande. Avant le problème du malus, c’est d’ailleurs la raison numéro 1 de son retrait (provisoire?) du marché français. Mais dans la gamme Suzuki, l’autre réussite stylistique est incontestablement l’Ignis. On aime ou on déteste, on va le voir dans mon article, mais il ne laisse personne indifférent. 

Unique sur le marché 

Avec sa longueur contenue de 3,70 m, une largeur de 1,66 et une hauteur d’1m60, l’Ignis entre dans la catégorie des mini-citadines. Mais chez Suzuki on nous le vend comme un petit SUV. En effet, avec sa forme, sa garde au toit, sa garde au sol de 18 cm, elle s’affirme comme un véhicule typé loisirs. Dans notre finition Pack, les extensions d’ailes de 3 cm renforcent son côté aventurière. Avec son look très “Suzukisant”, l’Ignis ne ressemble à rien d’autre et nous y reviendrons prochainement dans un épisode d’Histoires de Design. 

L’autoroute? Et pourquoi pas !

Au moment de récupérer cette Suzuki Ignis pour une semaine d’essai, nous ne sommes pas encore en guerre contre le coronavirus mais chez Suzuki on applique déjà le principe de précaution, pas de poignée de main ! Ca nous empêche pas d’échanger à distance respectable avec la sympathique équipe com de la marque. Sans trop s'attarder, parce que j’ai de la route, 300 bornes exactement. Et le trajet ne s’annonce pas à l’avantage de notre petite Ignis, puisqu’il s’agit de l’autoroute A13.

J’en entend certains d’entre vous dire “c’est pas fait pour ça l’Ignis”. C’est exact, le long ruban de bitume limité à 130 n’est pas le terrain de jeu pour lequel l’Ignis a été conçue. Mais quand vous achetez une voiture, il faut bien rentrer chez vous avec. Et une citadine, aussi petite soit elle, passera quelques milliers de kilomètres sur ces routes payantes. Le régulateur de vitesse est bien présent et à part dans les grandes montées, l’Ignis tient un 140 sans problème. Pour vérifier on a même mis le pied dedans et dépassé les 160 compteur, mais on vous le conseille pas. (sur circuit, évidemment !). 

Non, en fait 

Les premiers kilomètres pour rejoindre l’entrée de l’autoroute sont agréables. La motorisation de l’Ignis est parfaitement adaptée à la ville. Les 90 ch sont là et l’étagement sur les 3 premiers rapports permet une vraie vivacité et des départs canon. L’Ignis a une vraie patate et c’est vraiment agréable. Je m’arrête dans un trou de souris pour acheter un sandwich, le demi-tour se fait dans un mouchoir de poche. On a affaire à une vraie citadine, avec toutes ses qualités.

Mais on va le voir, elle en possède aussi la plupart des défauts. Sur l’autoroute, passé 100 km/h, il ne se passe...plus rien. L’étagement est long comme un confinement en 2020 et la bestiole est sensible au vent latéral. La précision de la direction est relative et il faut se montrer patient pour atteindre les 130 km/h réglementaires. N’exagérons rien, ce n’est pas catastrophique. Et c’est pas pire qu’avec une Twingo, une 108 ou une VW up. Mais définitivement, ces bestioles ne sont pas faites pour l’autoroute. 

Un confort très honnête 

Là où notre Ignis fait mieux c’est en terme de confort, de place à bord et d’espace disponible. Tout d’abord, on dispose d’un vrai coffre, là où une up, une 108 ou une Twingo auront du mal à caser les affaires de madame pour un week-end (oui ce commentaire est sexiste. Mais assumé), l’Ignis avec ses 267 litres met tout le monde d’accord. Par comparaison une Peugeot 108 doit se contenter de 196 litres et une Twingo de 219 litres. 
La plus grande différence pourtant est plutôt à l’intérieur de l’habitacle. Avec sa forme de SUV, la Suzuki offre une garde au toit plus que respectable, incomparable avec la concurrence, mais pas seulement. A l’arrière, 2 adultes peuvent voyager dans de bonnes conditions. Une fois les assises arrières reculées, on découvre carrément un espace pour les jambes et les genoux jamais vu à ce niveau de gamme. 

Présentation fun 

A bord, l’ergonomie est satisfaisante, et la présentation sympa. Les touches de couleur orange brillant égayent l’ensemble, tout comme la planche de bord bi-colore noire et blanche. C’est réussi, la console centrale est recouverte du même plastique orange que les poignées de maintien. L'écran digital est de taille honnête. Il offre tout ce qu’il faut avec une réactivité et une visibilité sans éclat mais honnête à ce niveau de prix. Notre version dispose du GPS, qui se montre efficace et plutôt réactif. Au cours de notre semaine d’essai, nous avons connu un bug de navigation, le GPS refusant systématiquement de calculer le trajet. Problème ponctuel à priori, le système étant le même que le Jimny dans lequel nous n’avons jamais eu de souci (voir article sur le jimny)
Les touches de climatisation sont intuitives et plutôt bien pensées. Petit détail qui a son importance, l’alerte de franchissement de ligne est désactivable sur une simple pression sur un bouton physique dédié. Vous n’aurez pas à chercher dans les menus ou sous menus de votre système d'infotainment pour l’enlever à chaque démarrage, comme sur certaines bagnoles énervantes. 

La plage d’Omaha se profile au loin. 

Après 300 bornes donc 270 sur autoroute, le premier bilan est plutôt flatteur. Sur le réseau secondaire, l’Ignis reprend du poil de la bête. Le petit 4 cylindres adore monter dans les tours, il n’y a qu’en cinquième que les relances s'effondrent. Côté châssis, le faible empattement offre une sensation d’agilité agréable. Attention toutefois aux excès d’optimisme. Si le comportement se montre sain, le roulis est tout de même présent. En cas d'excès d’optimisme, l’Ignis se couche, élargit sa trajectoire, mais demeure saine. Si ce n’est pas la sportive de l’année, elle n’est pas à la ramasse non plus et conviendra pour une utilisation quotidienne. 

Hybride léger 

Le système hybride de la Suzuki n’a rien à voir avec ce qu’on trouve sur une vraie hybride, comme une Toyota Prius par exemple. On parle ici plutôt d’hybridation légère. La petite batterie n’étant là que pour venir soutenir le moteur thermique lors des phases d’accélération. L’Hybrid SHVS pour “Suzuki Hybrid Vehicle by Suzuki” récupère une partie de l’énergie cinétique au moment du freinage afin d’alimenter sa batterie lithium-ion. A l’usage on peut suivre le fonctionnement en direct sur l’instrumentation devant les yeux du conducteur. Des petites flèches indiquent quand le moteur thermique est au turbin, freinez et une flèche indiquera la circulation de l'énergie dans l’autre sens. 


Le dispositif assiste alors le moteur thermique et apporte un surplus de couple de 50 Nm grâce au petit moteur électrique. 
On est censés économiser un peu moins d’un litre au cent en ville. Sur la semaine, en alternant autoroute, réseaux secondaire et ville, la consommation moyenne se situait à 6,5 litres. Une valeur honnête qu’il sera possible d’améliorer en conduite coulée. 

Bilan 

L’Ignis cumule les qualités, habitabilité, praticité, performances, look sympa, dans une catégorie où elle est un peu toute seule. Même en la considérant comme une mini-citadine, elle atomise clairement les Citroën C1, Peugeot 108, ou Renault Twingo. Largement plus habitable, disposant d’un vrai coffre, elle offre un système de micro-hybridation efficace à défaut d’être révolutionnaire. A l’usage, l’Ignis sera moins limitée que ses concurrentes et pourra offrir une utilisation plus large. Son comportement moyen ne suffira pas à la faire flancher.

Des qualités évidentes qu’elle fait payer cher, avec un premier prix à 13 890€ quand une Twingo vaut 2000€ de moins et une C1 2900€ de moins. Des autos pas vraiment comparables, l’Ignis est définitivement unique. Notre modèle d’essai en finition Pack culmine à 16 640 € avec un équipement extrêmement complet dont la climatisation automatique, l'accès et le démarrage sans clés, les aides à la conduite, le GPS, le régulateur/limiteur ou encore le Start and Stop. Une finition qui s’affirme finalement comme la meilleure affaire de la gamme, et la meilleure proposition du marché. A noter qu’au moment de rendre ce véhicule, la version restylée faisait son apparition. L’occasion, peut-être de réaliser une bonne affaire “après la guerre”, avec des véhicules en stock dans le réseau. 

Fiche technique Suzuki Ignis 1.2 Dualjet Hybrid

Nombre de places : 4

Longeur, hauteur, largeur : 3,70 m X 1,60 m X 1,69 m

Volume du coffre  Poids : 835 kg 

Réservoir : 32 L

Co2 : 98 g/km

Moteur : 4 cylindres, 1242 cm3

Puissance : 90 ch au régime de 6000 tr/min

Couple : 120 Nm au régime de 4400 tr/min

Vitesse maximum :170 km/h

Accéleration 0/100km/h :11.8 sec

Boîte manuelle à 5 vitesses 

 

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