Retour en 1969. Les USA sont embourbés au Vietnam, et la guerre froide bat son plein. Pire, les Russes ne cessent de porter des coups à leur rival. Le premier homme dans l’espace est russe, la première femme dans l’espace est russe et ce sont encore les soviétiques qui réalisent la première sortie extravéhiculaire. Pour les USA, s’en est trop. La réponse s’appelle Apollo. Mais pas de programme lunaire sans voiture de fonction. Ce sera la Chevrolet Corvette Stingray. 

Tous les espoirs de l’amérique reposent sur Apollo

Au centre spatial Kennedy, la pression est à son comble. Pour la première fois de l’histoire de l’humanité, on va tenter le rêve ultime : marcher sur la Lune. A ce moment là, seul Tintin a réussi. Dans ce lieu stratégique qu’est le centre spatial, la sécurité est à son maximum. Chaque aller et venue est strictement contrôlé et entrer en voiture sur le site est réservé à l’élite. Pendant que le monde entier a les yeux rivés sur Apollo 11, se prépare secrètement la mission suivante, Apollo 12.

Trois astronautes ont été sélectionnés, il s’agit de Pete Conrad, Richard Gordon et Alan Bean. Les journées sont longues, l'entraînement intensif et les loisirs sont rares. La seule distraction consiste à “s’échapper” pour aller se détendre et boire des verres à Cocoa Beach, endroit paradisiaque de la côte, situé près de Cap Canaveral. Une virée qui ne se fait pas dans n’importe quelle voiture…

General Motors feat NASA 

Traditionnellement un accord permet aux astronautes de rouler au volant de rutilantes Corvette. Pour les pontes de la GM c’est un devoir patriotique de leur fournir leur voiture de fonction.

Dès 1961 Alan Shepard se voit confier la première Vette de fonction. En 1963, ce sont six astronautes qui roulent GM et Armstong himself reçoit la sienne 3 ans plus tard. Pour le programme Apollo, on passe la seconde et la GM signe un accord avec la NASA pour fournir une Corvette à chaque astronaute.
A leur tour nos trois astronautes Conrad, Gordon et Bean se rendent chez Rathmann, revendeur local pour prendre possession des clés de 3 Stingray équipées d’un V8 de 390 ch. 

One Dollar Deal 

Jim Rathmann n’est un pas un inconnu, vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis en 1960, il s’est reconverti dans le commerce automobile. Il est propriétaire de la concession la plus proche, à Melbourne en Floride et arbore fièrement le panneau Chevrolet-Cadillac.

Jim est patriote et voue une admiration sans bornes aux pilotes de l’air aux astronautes. C’est lui qui va avoir l’idée d’un contrat de location original. Il met en place une location pour tous les équipages d’Apollo. Ceux ci se voient confier une Corvette neuve, qu’il peuvent échanger chaque année à la date d’anniversaire, contre la modique somme de 1 $. 

Leçon de communication 

Voilà comment l’image de la Corvette devient rapidement indissociable de celle de la NASA. Les photos des héros de l’amérique roulant en Corvette font le tour du pays et bientôt du monde. A chaque retour de mission c’est évidemment en Chevrolet que les pilotes paradent. Chez Chevrolet on surfe même sur la vague en comparant la carrosserie en fibre de verre avec les matériaux composites utilisés dans les fusées.  

La carrière de la Stingray décolle. Au point de créer des délais de livraison à rallonge. Les modèles commandés en 1969 ne seront livrés que deux ans plus tard. Comme quoi un petit prêt bien senti, ça coute rien et ça peut rapporter gros. 

- Les podcasts de Road Story sont disponibles sur notre chaîne Podomatic

- Mais également sur Itunes en recherchant "Road story"

- Mais également sur Spotify en recherchant "Road story"

- Mais également sur Deezer en recherchant "Road story"

Nicolas Laperruque