29 mars 2020

Catalogues d'époque : Pourquoi les voitures Japonaises avaient-elles les rétroviseurs sur les ailes ? 

C’est un de ces détails caractéristiques qui fait que les voitures Japonaises ont longtemps semblé si différentes des européennes ou américaines. Ces voitures avaient les rétroviseurs sur les ailes. Avouez, vous vous êtes déjà posés la question. Mais pourquoi ? 

L’aile ou la porte ? 

Ces rétroviseurs d’ailes étaient sur toutes les voitures Japonaises, mais également sur les voitures britanniques exportées au Japon telles que les MG TF, Austin, Hillman, etc, juste après la seconde guerre mondiale. 

On doit cette spécificité au Ministère des Transports nippon qui a introduit cette subtilité dans le droit de circulation Japonais dès les années 60. A partir de ce moment, la loi stipule en effet que les rétroviseurs devaient être installés “à un endroit où il seraient visibles à travers la vitre sur laquelle sont disposés les essuie-glaces”. Le seul endroit où on peut poser des rétros visibles à travers le pare-brise était : loin sur les ailes. Cela condamnait l’usage des rétroviseurs montés sur le montant A.

Quels avantages? 

Installer les rétros sur le montant A ou sur la porte était illégal, même si de nombreux jeunes tuners procédaient toutefois à la modification. 
Apparemment la raison est simple. D’après ce que les Japonais en disent, l’un des avantages est la quasi suppression de l’angle mort. Plus le miroir est  éloigné, plus cet angle mort se réduit. 
L’autre argument était que vous n’aviez pas à faire de mouvement de tête pour regarder dans les rétros, notamment en cas de dépassement. Cela évite de quitter les yeux de la route. De manière générale, il se dit aussi qu’on voit mieux arriver les 2 roues dans ces rétros là. 

Quels inconvénients? 

Si les rétroviseurs d’ailes présentent des avantages, il apparaît également qu’ils présentent des inconvénients. Au premier rang desquels, le réglage plus difficile évidemment. A moins d’avoir des bras de deux mètres, il était en effet impossible de régler ses rétros tout en étant assis en position de conduire. 

Un autre problème venait de la distance justement, entre les yeux du conducteur et le rétroviseur. Une vision moyenne associée à de petits rétros et vous vous retrouviez avec des rétros parfaitement inutiles. 

La dernière raison est que ces rétroviseurs spécifiques au Japon compliquaient sérieusement l'exportation des voitures vers l'Europe ou les USA. Il fallait modifier les voitures, c'était compliqué, ça coutait cher et ce n'était pas toujours possible. Il faut ajouter à cela que les automobilistes Japonais découvraient alors les voitures étrangères avec leurs rétros "normaux". Le client Japonais se met à trouver les voitures plus élégantes avec les rétros sur les portes. Les rétroviseurs d'aile deviennent des options, mais peu de clients y ont recourt et l'idée est progressivement abandonnée. Il était donc plus rationnel, en termes de fabrication et de stock de pièces, d'aligner le marché intérieur sur le reste du monde. C’est à priori ce qui a entraîné la fin de cette législation en 1983. Les rétroviseurs n’ont pas pour autant migré aussitôt sur les portes. Après 1983, certaines voitures japonaises ont continué à utiliser des rétroviseurs d’ailes. Il s’agissait souvent des voitures de police, des écoles de conduite, des voitures d'État, des taxis, etc.

Et maintenant? 

Mais alors pourquoi les taxis et les voitures de police conservent elles ces rétroviseurs d'ailes? J'ai posé la question à un Japonais. Et la réponse est pleine de bon sens. Les rétroviseurs posés sur les ailes dépassent moins en largeur que les rétroviseurs classiques, ce qui peut vraiment aider lors des manœuvres sur les routes étroites du Japon ou dans la circulation encombrée. Ces quelques centimètres peuvent tout changer, surtout pour un conducteur amené à aller n'importe où, comme un taxi, ou un policier. 


Mais il existe également une autre raison pour laquelle les taxis continuent d'utiliser ces rétroviseurs et elle est plus inattendue. En regardant tout le temps devant eux en conduisant, ils offrent à leurs clients une plus grande intimité. En utilisant des rétroviseurs de portière, le conducteur est amené à pencher la tête, ce qui peut être interprété comme une volonté du chauffeur de jeter un oeil sur la banquette arrière et porter atteinte à la vie privée du client. 


La culture Japonaise est décidemment unique, parlez en à Carlos, mais magnifiquement attachante. Aujourd’hui, cette petite spécificité renforce le côté exotique des productions Japonaises, et nous on aime ça !

Nicolas Laperruque

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