14 janvier 2022

Motorgate chez Renault, la riposte des clients s’organise.

Depuis quelques années, de nombreux propriétaires de véhicules Renault, Nissan, Mercedes ou Dacia, ont été victimes de pannes moteurs récurrentes sur certains modèles du groupe. En cause, le moteur 1.2 TCE ou DIG-T1 qui présenterait des failles de conception. Une action collective, menée par un cabinet d'avocats, ambitionne de réunir les mécontents pour obtenir gain de cause de la part du constructeur automobile. Combien de moteurs défectueux sont-ils concernés ? En quoi consiste cette action collective ? Combien ça coûte d’attaquer Renault ? 

 

“Plus de 400 000”, c’est le nombre annoncé de propriétaires de Renault concernés, selon l’avocat Me Christophe Lèguevaques, spécialiste des actions collectives en France. Celui qui s’était fait connaître pour avoir défendu les victimes des affaires AZF, Levothyrox, ou Chlordecone, s’attaque aujourd’hui au groupe Renault. L’objet de son action ? Un moteur, installé sur de nombreux modèles du groupe, qui serait fragile, et même dangereux. 

Quel est le problème ? 

“Ces moteurs présentent un problème de conception. La marque a bien tenté d’y remédier en touchant l'électronique, mais il s’agit bien d’un problème mécanique” explique l’avocat. “Ce moteur présente souvent une surconsommation d’huile, augmentant dépenses et pollution, mais il y a bien plus grave. Parfois, entre 65 000 et 125 000 km, le moteur vous lâche. Plusieurs conducteurs nous ont raconté avoir évité de justesse des accidents mortels. Imaginez les conséquences, quand vous êtes en train de doubler à pleine vitesse sur autoroute et que votre voiture s’arrête”. 

Que reprochent les clients à Renault ? 

“Au moment de demander des comptes à Renault, les clients ont eu le sentiment d’un combat déséquilibré face à un mastodonte, qui fait tout pour gagner du temps et vous épuiser en procédures ou en expertises, pour finalement proposer…des clopinettes” ajoute MYLEO, à l’initiative de l’action collective. “Le groupe Renault connaît le vice caché de ces moteurs et leur dangerosité depuis au moins 2015.” précise l’administrateur du groupe Facebook regroupant les témoignages de mécontents. Pour ce collectif, les réponses du constructeur n’ont pas été à la hauteur. “Face à un constructeur qui joue la montre et la division, tout en mettant en danger la vie des conducteurs et de  leur famille, il est proposé une action collective conjointe à la hauteur de l’enjeu. Cette procédure comprend  deux phases.” 

Comment se déroule une action collective ? 

Cette fronde est menée par l’avocat Christophe Lèguevaques qui s’est fait spécialiste des actions collectives conjointes en créant une plateforme dédiée à ce genre d’affaires. La première phase, dite de “divulgation” consiste à récolter un certain nombre de preuves, documents, expertises ou témoignages pour établir le “comportement délibérément fautif du groupe”. La seconde phase, celle de l’indemnisation passera par le Tribunal correctionnel. “L’objectif est simple : obtenir une condamnation du groupe, et l'indemnisation des préjudices subis par les clients. Préjudice matériel mais aussi moral”

Comment ça marche ? 

A la fin de la période d’inscription, le groupe Renault sera mis en demeure. “Après 15 jours et en absence de réponse favorable à nos demandes de médiation, nous passerons à la phase 1 de la procédure. Le référé-probatoire est une procédure rapide, environ trois mois. Nous pourrons alors passer à la phase 2.” Pour que cette action ait une chance d’aboutir, il faut un certain nombre de plaignants. “Au moins 250” précise l’avocat qui en avait déjà récolté 26 lors de la première journée. Une action qui n’est pas gratuite pour le client, avec un coût variant entre 489€ et 648€.

Quelle est la position de Renault ? 

Du côté du groupe Renault, la prudence est de mise et on attend de connaître le contenu de la plainte pour apporter une réponse officielle. Le constructeur affirme que la plupart des cas consiste à une simple surconsommation d’huile. Pour le constructeur, certains signes avant-coureurs auraient dû alerter les conducteurs concernés. Par ailleurs, le groupe Français tient à préciser que plus de 90% des cas identifiés auraient déjà été traités par le service après vente. 

Nicolas Laperruque 

Les moteurs en question

  • 1.2 TCe 115 et 125 ch (Duster I, Lodgy et Dokker
  • 1.2 DIG-T 115 ch (Juke, Pulsar et Qashqai II)
  • Les Juke  châssis SJN*E*F15U700001 à 7210197, les Qashqai (SJN*E*J11U1000001 à 1572966) les Pulsar (VSK*D*C13U0000001 à 00665235).
  • 1.2 TCe 115, 120 et 130 ch (Clio IV, Captur, Mégane III, Scénic III, Kangoo II et Kadjar)
Retour

Ces histoires sont pour vous :


29 novembre 2021 Histoires d'auto

Apéro Auto avec Jean Jacques Robert, Jean Baptiste Le Dall, Thomas Roux, et François Bouet

Nous nous racontons des anecdotes, où l'on parle de Renault Safrane pas très fraiche, de TVR350i capricieuse, de BMW série 5 dans la neige, de la rencontre entre une trottinette et une 

> LIRE


18 août 2021 Histoires d'achats

L'homme qui a acheté 9 Renault Avantime

Nigel Taylor est la preuve que tous les héros ne ressemblent pas à Superman. Ne vous laissez pas abuser par l’ensemble chemisette et short beige, cet homme est un aventurier. En 2003, patron d'une

> LIRE


08 mars 2021 Histoires d'auto

La véritable histoire du Renault Spider 

Le Renault Spider est une voiture qui nous a toujours intrigué. On connaît tous cette magnifique barquette, qui a tant marqué les esprits.  Mais qui connaît la vraie histoire de ce Spider?

> LIRE


11 décembre 2020 Podcasts

podcasts histoires de Dingo

La rubrique de Dingo où il nous raconte ses histoires de photos

> LIRE


14 octobre 2020 Histoires de dingo

Histoire de Dingo, un prisonnier, une Renault 19 et une pervenche

Une très belle publicité vidéo, l'idée de cette vidéo est évidente.. quand on a l'idée. On vous raconte avec Dingo les petites histoires de ce tournage. J&#39

> LIRE


Newsletter
Je m’inscris
à la newsletter