29 juillet 2020

Le périphérique parisien en Alpina B7 à 200 km/h de moyenne

C’est ainsi que l'on s’est retrouvés un jour de septembre un peu grisouille, à la fine pointe de l’aube, du côté de la porte Champerret, dans une station service pompeusement baptisée pit-stop. Notre arme,  une Alpina B7 Turbo assistée par deux voitures-ouvreuses. Le but avoué étant de battre, que dis-je, de pulvériser le record du tour du périphérique à 200 km/h de moyenne. 

En ce temps là le ciel était plus bleu, les arbres plus verts, les filles plus jolies. 

Nous étions une bande de fêlés, en recherche capillaire comme tout le monde, habillés à la Desireless, donc totalement ridicules. Mais surtout on avait un petit grain au fond de la tête, qui nous poussait à vivre à fond, jusqu’au bout du bout du bout, toutes les folies qui nous traversaient la tête. On était des grands malades et c’est ça qui était bien. .. 

Par exemple on tentait des trucs qu’on ne savait pas faire, juste pour voir. Comme traverser la France à moto par les chemins sans avoir jamais posé ses fesses sur un deux roues, tout ça parce que Thierry Sabine en avait eu l’idée. Ou traverser l’Afrique, sans connaître ni la piste, ni le désert, ni rien à rien. Bon, on a tout découvert d’un coup, et cela nous a bien forgé le caractère, je peux vous le dire.

Entre dingues on se reconnaît, on s’attire comme des aimants. Y avait un noyau dur, du côté de la rue de Lille, AutoHebdo ça s’appelait. A deux pas de chez Gainsbarre (c’est un signe nan ?), on trouvait dans cet antre la fine fleur de ce qu’on pouvait trouver d’éclatés du ciboulot fondus de bagnoles. Y avait de tout, des petits jeunes, des types un peu plus mûrs mais pas calmés du tout, des hommes qui conduisaient et accessoirement qui écrivaient, des femmes qui écrivaient sur des bagnoles. Quand je vous dis qu’ils étaient pas nets là dedans, i ly avait des secrétaires de rédaction chtarbées, des coursiers qui avaient un grain et qui couraient en dragster…

Comme les bureaux étaient petits ça discutait ferme dans les couloirs et les idées de ouf ne manquaient pas, genre une par seconde. Et qui dit idée dit application.

 

 

C’est ainsi que l'on s’est retrouvés un jour de septembre un peu grisouille, à la fine pointe de l’aube, du côté de la porte Champerret, dans une station service pompeusement baptisée pit-stop. Notre arme,  une Alpina B7 Turbo assistée par deux voitures-ouvreuses dont j’ai complètement oublié la marque, ainsi que la bande d’Auto Hebdo au quasi grand complet. Le but avoué étant de battre, que dis-je, de pulvériser le record du tour du périphérique à 200 km/h de moyenne. Autant dire que le mec qui avait lancé l’idée était sacrément gonflé et que les pauvres malades embarqués dans cette aventure ne l’étaient pas moins. Fêlés plutôt, mais je l’ai déjà dit, nan ? 

Je vous préviens tout de suite, je ne peux pas citer de nom, d’abord parce que cela serait mal vu (doux euphémisme) aujourd’hui où le périph’ est limité à 70 et qu’on parle de le passer à 50.  Dire ouvertement que l'on a enquillé le périph à fond de ballon avec 330 bourrins sous le pied, dans la circulation d’un petit matin de fin de weekend. Je pense que ça passerait pas … Et puis le petit papier bleu on l’a déjà reçu il y a trente ans, figurez-vous, et les convocations au poste de Police pour Michel Hommell, et la visite des hommes en bleu au journal aussi… on a tout eu. Et on a eu du mal à les calmer. Alors moi je vous dis : on va pas recommencer à les énerver.

On va, comment vous dire, rêver d’attaquer les 35,2 km de la ceinture parisienne au volant d’une Alpina B7 Turbo de 330 ch. Ça vous va ?

On commence par établir des notes lors d’une reco qui devait à priori être bouclée à une allure de jeune fille en fleur… C’est ainsi que je me suis retrouvée à 245 compteur en train d’essayer d’écrire « Gauche 230 » sur un hypothétique bout de papier qui tentait à tout prix de m’échapper. Au tour suivant j’ai joué « magnéto Serge » et j’ai enfin pu admirer le paysage. De toutes façons, ces notes étaient pourries : y avait que des G/D 230 ou 240 ! Sur tout le parcours, un seul et unique D 170 qui correspond à la fameuse « épingle » de la Porte d’Orléans. De toutes façons quand tu déboules à ces vitesses là, tu n’écoutes plus les notes, tu improvises, t’es un acrobate.

C’est marrant, ça m’a rappelé les Hunaudières (à AutoHebdo on savait tout faire, la compet’ c’était notre ADN) avec cette impression incroyable que le paysage te saute à la figure. Ce qui se produit au-dessus de 230 km/h et qui te donne vraiment l’impression de vitesse. En revanche, dans les Hunaudières, on a la chance de rouler à peu près sur du plat, c’est cool. Ce qui est loin d’être le cas sur le périphérique parisien : les bosses et les saignées il n'y a que ça, et elles vous font rebondir, à 250 compteur bloqué, dans la file d’à côté. Chaud devant !

Ah c’est sûr qu’à 70 km/h vous les sentez à peine, les bosses, mais quand vous déboulez dessus à fond de 5 avec 330 ch sous le pied, je vous jure que ça change la donne, vous avez l’impression d’être dans le tambour de votre machine à laver et vous vous sentez, comment dire, totalement à la merci des évènements. Et quand vous tombez sur quelques pauvres attardés qui roulent tranquillement sur la file de gauche et voient débouler Jours de Tonnerre dans leur rétro, c’est la cata. Pour nous c’est la montée en flèche d’adrénaline et le freinage en catastrophe. Le freinage qui fait bien fumer tous les pneus et qui vous transporte le cœur au fond des chaussettes. Après on  réécrase l’accélérateur en profitant du couple monstrueux de la belle Allemande, pour s’échapper du traquenard par la droite et reprend des tours comme s’il en pleuvait. Quand je pense qu’il y en a qui vont au Grand Huit pour avoir des sensations...

Mais revenons à nos recos. Pas le droit de se faire repérer, discrétion oblige, donc deux tours sufffiront, bouclés quasiment incognito, si je puis m’exprimer ainsi car je revois encore le regard de quelques conducteurs lambda qui ont vu, l’espace d’un éclair, passer un ovni dans leur champ de vision.... Le premier pour les notes, le second pour le plein d’adrénaline. Sainte vierge je donnerais ma place pour rien au monde… C’est beau la vie de gratte-papier à Auto hebdo !

Mais la fin de la récré a sonné. Nous nous éclipsons sur la pointe des pneus… rendez-vous demain, même heure, même place et on verra si on arrive à en faire le tour, de la Place des Grands Hommes.

 

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Milou ( private joke sur l'auteur ) 

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