24 août 2020

On a acheté la 65ème MX5 produite

Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps avant que François ne craque de nouveau pour une Mazda MX5. Si vous suivez Road-Story depuis un moment, vous n’êtes pas sans connaître son amour pour le petit roadster japonais (voir le premier épisode des achats en Angleterre). Amour déraisonné qu'il a transmis à Nicolas qui a lui aussi pris une MX5 NB au quotidien. Mais revenons-en à nos nipponnes, celle-ci sera sa 23ème MX5. Comme vous allez le voir, cet exemplaire a un petit quelque chose en plus que les autres n’ont pas.

Une vidéo de cette balade et en fin d'article la version audio ce cet article ainsi que des articles parus au lancement de la mx5

 

Objectif du jour : traverser la Manche avec le Range Rover et le plateau pour aller récupérer une Mazda.  Auto achetée pour une poignée de livres sur internet nous en profitons pour récupérer quelques pièces et peut-être une seconde voiture. L’heure de rendez-vous est fixée à 4 heures du matin pétante. Aïe, ça pique ! Excitation ou stress je ne sais pas, mais je n'ai quasiment pas dormi de la nuit. La journée risque d'être très longue sur le siège passager, surtout après avoir enchainé des dizaines de kilomètres dans les allées de Retromobile ces derniers jours. Dire qu'il y a encore 8 heures j'étais en train de photographier une 330 P4 et là je me retrouve embarqué dans un voyage légèrement improvisé. En rigolant, je me souviens de ma question posée quelques jours avant : "Au fait, c'est mieux de dormir juste 2/3 heures ou alors de ne pas dormir du tout ?". J'ai sereinement opté pour la première solution, quoi que cela n'a pas changé grand chose au final. Si bien que nous nous retrouvons vers 3h40, ce qui nous fait gagner déjà un bon quart d’heure. C'est toujours ça de pris, sait-on jamais. La première partie du trajet se passe plutôt bien, il n'y a personne à cette heure-ci sur l'autoroute. Après un café pas terrible payé une fortune sur une aire de repos, nous reprenons la route. Coup de stress en voyant les panneaux d'affichage : "Autoroute fermée à 10km". Pourquoi ? Parce que la tempête Ciara a décidé de venir jouer les trouble-fête pile au moment où nous partons chez nos amis grand bretons ! Finalement, c'est juste le viaduc de Boulogne-sur-Mer qui est fermé. En plus de ça, le GPS ne comprend rien et veut nous faire impérativement passer sur ce fichu pont. Le détour ne sera finalement que minime, et nous arrivons à Coquelles avec une avance confortable. Avance qui nous permet de gagner encore un peu de temps puisque nous embarquons à 7h10 au lieu de 7h50. Le passage de la douane se fait comme une lettre à la poste, j'ai juste à enlever mes lunettes (rire) et on est bon. Première traversée en train sous la Manche pour moi. C'est assez déroutant comme sensation : rentrer en voiture dans un wagon, du jamais vu. Une fois à l'arrêt, il suffit juste de mettre le frein à main et la boite auto sur "parking", et d'attendre.

Une demi-heure plus tard, nous voici déjà en contrée britannique. Première impression : il faut beau, c'est suffisament rare pour être souligné ! Si la partie française s’est déroulée essentiellement sous la pluie, c’est sous un magnifique soleil que nous quittons Folkestone. Une petite dizaine de kilomètres plus loin, nous abandonnons l’autoroute pour nous enfoncer dans l’arrière-pays : direction la côte est. Là aussi, la tempête a laissé quelques traces. Les routes sont bordées de branches, d'arbres couchés, les bas-côtés sont boueux à souhait. En plus de ça elles sont étroites, surtout avec la remorque qui déborde de tous les cotés.

Premier stop de la journée dans la sympathique bourgade de Herne Bay pour acheter 4 jantes BBS et un échappement pour la MX5 du neveu de François. En approchant de notre destination, inutile de regarder le numéro des habitations, on sait que nous sommes arrivés. Devant la maison de notre vendeur sont stationnées une Eunos et une RX8 assez lourdement modifiées. Il nous explique qu’avec sa copine, ils se dégourdissent les roues le week-end sur circuit en faisant du drift. Monsieur pilote la MX5, et elle la RX8. Manquerait plus qu'elle soit mignonne pour avoir le combo gagnant (après vérification de François sur Facebook : elle l'est !). le propriétaire nous avoue même qu’il se fait facilement distancer par sa blonde (vous aimez les MX5, vous aimez les girls, on a ce qu'il vous faut). Il n'y a qu'en Angleterre que l'on voit ça ! L’achat effectué, nous quittons le quartier non sans un dernier regard sur la maison du voisin. Du moins son garage : une rare Vauxhall VXR8 attend sagement devant. Ah ces anglais...

Nous sommes en avance, il fait beau, alors autant en profiter pour aller voir la mer. Cela tombe bien, nous n'en sommes qu’à quelques centaines de mètres.

 

Festival de la merguez

Après 25 minutes de route, nous arrivons à notre deuxième destination. Depuis quelques semaines, François s'interresse aux Daihatsu Copen, et aimerait bien en ramener une en France. Le propriétaire de celle-ci n’a pu se libérer pour un rendez-vous, mais nous indique qu’elle est garée dans une zone industrielle et que nous n’avons qu’à le contacter si elle nous intéresse. Il doit d'ailleurs toujours attendre notre coup de fil. Sur l’annonce, les ailes arrière semblaient un peu fatiguées. Sur place, c'est la voiture entière qui est recouverte de rouille. Aucun panneau de carrosserie n’a été épargné par les affres du temps. Pour se remonter le moral, nous cherchons désespérément un pub pour déjeuner, en vain. Ce sera chips et clémentines.

Le temps de nous rendre à notre troisième rendez-vous, laissez-moi vous parler de quelque chose qui m'a marqué en Angleterre. Outre le fait que les voitures sont sensiblement moins chères qu'en France, les anglais roulent au quotidien en caisses sympas. Perdus dans la pampa, vous pouvez passer devant un immense showroom Jaguar, incompréhensible ! De même, au milieu de nulle part, nous croisons une Triumph Stag violette (!), une Mercedes 500 SL décapotée (!!) avec des bavettes (!!!). Sans compter les dizaines de Jaguar et de Porsche... Ce qui détonne aussi c'est les personnes qui se trouvent derrière leurs volants : aussi bien des hommes que des femmes, de tout âge. Tout le monde roule, par tous temps. Ce qui nous vaut quelques surprises, notamment en dépassant cette Bentley Continental GT au style plutôt douteux. On s'attendrait presque à voir un footballeur à l'intérieur, mais c'est tout le contraire : un homme d'une cinquantaine d'années, costard-cravatte, petites lunettes. C'est simple, dès qu'il y a un rayon de soleil, les cabriolets sont de sortie, "top down" comme disent les anglais. Ils ont sans doute l'impression d'être à Nice ?

Avant de dejeuner, il nous reste une troisième adresse à visiter, à 1h30 de route de là. Le GPS nous fait passer près de Caterham et du circuit de Brands Hatch, des lieux mythiques qui parlent aux passionnés. 70 miles plus loin, nous arrivons dans la banlieue populaire de Londres pour voir une seconde Copen, affichée à 1 275 livres par un professionnel. En se présentant au patron, il nous indique que la voiture n’est pas là, mais qu’il peut aller la chercher si nous patientons un peu. Ce n’est pas comme si nous avions déjà appelé il y a 2 heures mais bon... Belle de loin mais loin d’être belle est peut-être l’expression qui convient le mieux à cette Copen. La configuration est des plus sympathiques : bleu marine avec intérieur biscuit. Sans exagérer, il aura bien fallu attendre 5 minutes avant que le toit dédaigne s’ouvrir (à moitié), et que François pousse le coffre pour qu’il se referme. Côté carrosserie, ce n’est pas la joie non plus. Une bonne partie de la carrosserie est rouillée, et de l’eau s’est infiltrée dans l'habitacle. Pas très rassurant. Dans l’habitacle, toute la console centrale est manquante, avec l’autoradio et tutti quanti. Une proposition plus qu'honnête à 700 livres et nous prenons la direction d’une pizzeria de renommée mondiale histoire de laisser cogiter notre vendeur. Nous mangeons en contemplant une superbe (réplique de) Lamborghini Murcielago. On y croirait presque... de nuit, tous feux éteints. À notre retour, le vendeur accepte de descendre jusqu'à 800 livres, voire même 750 livres. C’est dire la qualité de l’auto et son souhait de s’en débarrasser. Pris de raison, finalement, François décide de ne ramèner qu’une seule voiture aujourd’hui.

 

Old lady

Il est 13h. Le rendez-vous pour récupérer la MX5 est fixé à 17h, et nous n’avons qu’une petite demi-heure de route. Nous allons pouvoir nous reposer un peu ! Le vendeur nous informe qu’il peut se libérer un peu plus tôt et qu'il sera sur place vers 15h30. Nous le retrouvons finalement à 15h… devant une concession Mazda ! L’état de la voiture détonne un peu avec celui des deux Copen vues précédemment. Niveau carrosserie, il y a quelques petits travaux à prévoir, mais rien de bien méchant pour une voiture de 1990. D’aspect général, elle présente très très bien. Depuis sa sortie d’usine, la voiture n’a connu que deux propriétaires. Un premier qui ne l'a gardé que 2 ans, et Tim les 28 suivantes. Il nous explique qu’il s’agit de la 65ème MX5 sans rentrer plus dans les détails.

Nous reprenons la route du Shuttle, toujours en avance. Cette fois-ci, nous devons faire avec la pluie, les bouchons, et la tombée de la nuit. Notre traversée initiale était prévue à 20h50. Nous arrivons à Folkstone 2 heures plus tôt. Je ne sais pas si c'est parce qu'il y a la tempête dehors et qu'aucun bateau ne circule, mais la file de camions est impressionnante. Des centaines et des centaines de poids-lourds. Pour ce qui est des voitures par contre c'est le désert total. On retrouve juste une Tesla de très mauvais goût branchée et c'est tout. Pour acheter de quoi diner c'est un peu la galère. Vu qu'il n'y a personne, le peu de choix disponible est forcément fermé. Nous nous rabattons sur un fast-food et partons en direction des postes de douane. Nous avons plus l'impression de les emmerder qu'autre chose, surtout à cette heure. Pour embarquer plus tôt il aurait fallu payer encore 60 livres de plus. On va tenter le coup, de toute façon nous n'avons rien d'autre à faire. Au moment de franchir le poste de securité, je pose mon doigt devant l'heure de la traversée en présentant le ticket et l'on passe ni vu ni connu. Nous serons même les troisièmes à embarquer dans le train de 19h20 !

La traversée passe vite. Trop vite même, nous avons à peine le temps de faire le tour de l’auto. Le (gros) dossier de la voiture nous apprend qu’il s’agit bien de la 65ème MX5. 65ème européenne produite, si vous avez bien suivi nos explications dans l’histoire d’achat précédente. Pour rappel, le roadster nippon était distribué en Europe sous le nom de MX5, aux Etats-Unis et au Canada en tant que Miata, et au Japon sous le nom d' Eunos Roadster. Seul le carnet de la voiture manque à l’appel. Il m’aura finalement fallu moins de deux minutes pour le trouver dans la boîte à gants.

Notre MX5 du jour est donc un modèle de 1990, la première année de commercialisation en Europe (1989 aux Etats-Unis, au Canada et au Japon), et se présente dans une superbe et rare teinte Mariner Blue.  À l’intérieur, on dirait que le temps s’est arrêté. Tout semble neuf, comme à sa sortie d’usine. Les sièges ne sont pas du tout abîmés, l’autoradio monté à l'usine au Japon est toujours en place, tout comme le cache sur le volant caractéristique des premiers modèles. L’ancien propriétaire était un psychotique de sa voiture. Toutes les factures sont rangées dans un dossier. Nous retrouvons celle d'achat de la voiture, avec le catalogue publicitaire d'époque ! Pour protéger son auto quand elle est à l'arrêt, l'ancien propriétaire a cousu une protection en tissu pour la capote. Chose rare, le couvre-capote d’origine est toujours avec la voiture. Comme si un ne suffisait pas, il y a même deux autoradios dans le coffre… Une belle découverte ! Seul manque le hard-top livré avec la voiture.

Arrivés sur le territoire national, il nous reste encore 3 heures de route avant de rallier la capitale. La fatigue se fait ressentir et cela commence à être difficile de lutter. Nous faisons un arrêt en coup de vent sur une aire de repos histoire de se réchauffer. Le café encore plus mauvais qu’à l’aller est toujours aussi cher.  Nous arrivons finalement à Paris vers 00h30. Il ne reste plus qu’à décharger la voiture, décrocher la remorque, la journée peut se terminer presqu’un tour d’horloge plus tard.

 

Raphaël Crabos

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