21 octobre 2019

Road-Trip en Lettonie avec le nouveau Subaru Forester eBoxer

La nouvelle génération du Subaru Forester arrive et avec elle l’hybridation légère. Nous sommes partis en Lettonie pour un road-trip à travers les villes, les routes, les pistes et les champs. Un vrai test pour répondre à une question : ce Subaru peut il relancer la marque en France ? 

Lettonie, pays surprenant 

La Lettonie c’est d’abord 3h de vol, avec la compagnie aérienne qui ne sourit jamais, j’ai nommé Air Baltic. L’idée de ce voyage est de découvrir la nouvelle génération de Subaru Forester, dans sa nouvelle motorisation hybride, en la confrontant à un environnement dur. A notre arrivée à l’aéroport de Riga, on découvre un pays organisé, un aéroport bien rangé et des femmes qui feraient certainement changer d'avis Boris Johnson à propos de l'Europe. 
Mais l’heure est au travail et nous prenons possession de notre Subaru Forester. La prise en main est agréable avec une position de conduite vite trouvée. L’intérieur est pour le moins classique, dans la lignée de ce qui se fait chez le constructeur japonais. C’est simple, c’est bien construit et c’est fait pour durer plus que pour briller. Côté présentation et finition, pas de quoi écrire à la famille, mais ça fait le boulot. 

Forester, acte 5

Le Forester est un gros break, dont la première génération remonte à 1997. Depuis 5 générations se sont succédées, avec toujours la même recette. Un véhicule au look passe partout voire même banal avec, Subaru oblige, une transmission intégrale et un moteur Boxer. En l’absence de Diesel, puis en raison de malus décourageant, la recette peine à convaincre chez nous. Si en France, croiser un Forester reléve presque de l’exploit, sachez qu’à New York c’est une des bagnoles préférées des cadres habitant en banlieue. Fiable, pratique, dur à la tâche, le Forester séduit aussi dans tous les pays aux conditions de circulation compliquées, comme la Suisse ou les pays Nordiques. Si vous vous demandez si vous arriverez à destination, choisissez un Subaru. 
Autant vous dire que chez nous,  les principaux freins à l’achat d’un Forester étant sa consommation et son malus écologique, la version hybride était attendue. 

L’hybride chez Subaru, comment ça marche ? 

Subaru entre sur la marché des hybrides de façon pour le moins timide. Le moteur
essence 2.0 à cylindres à plat et injection directe trouve comme associé un modeste moteur électrique d’à peine 17 ch pour une puissance cumulée de 167 ch.Dans le détail, cet ensemble fonctionne selon 4 lois. 
Le tout électrique, qui fonctionne seulement au démarrage et à faibles vitesse. 
Le thermique + électrique, pour les vitesses moyennes, en ville par exemple. 
Le tout thermique, quand la voiture a besoin de plus de puissance, sur route ou autoroute. 
On peut y ajouter un 4ème mode, lors des freinages, lorsque la décélération recharge la batterie. 
Dans les faits, ces changements sont totalement imperceptibles par le conducteur, qui devra regarder l’écran pour deviner qui fait quoi.  

Les pays de l’est, c’est plus ce que c’était 

 Nous démarrons en silence pour quitter Riga. La ville à l’air magnifique et on attend avec impatience d’y retourner ce soir. En attendant nous nous dirigeons vers le “Sporta Komplekss”, un immense circuit situé à une cinquantaine de bornes de la capitale. Ca roule mieux qu’à Paris et notre Forester évolue calmement sur le couple, grâce à une CVT finalement assez adaptée à la conduite en ville. 
Si vous vous attendez à un pays sous développé ou pauvre, oubliez tout. Avec Alain mon copilote on se rend compte 500 m après avoir quitté le parking de l’aéroport que tout le monde ici roule en voiture neuve. Des Volvo, des Audi, pas mal de Mercedes. Une immense concession comme il en existe peu en France surplombe le périphérique et nous conforte dans l’idée que le niveau de vie a bien progressé ici. Mais c’est une concession McLaren, ce qui nous fait dire qu’on ne croisera pas beaucoup de Lada ici. Fou rire dans la bagnole, on ne pensait pas voir notre premier concession McLaren, ici en Lettonie. 

Sur la route 

Les Subaru ont toujours eu la réputation d’offrir un comportement routier exemplaire. C’est l’action d’une transmission intégrale sophistiquée, d’une gestion intelligente du couple et d’une expérience sans concurrence en matière de motricité. Le SUV accroche partout, malgré le gabarit respectable de l’engin. La tenue de route est impériale et constitue un réel progrès par rapport à la précédente génération, nous y reviendrons. Le châssis se montre plus rigide, les suspensions mieux calibrées, et les différents modes de conduite proposent désormais des réglages spécial boue ou neige. Une façon de soigner la clientèle de la marque, située je le rappelle entre Isola 2000, Grenoble et Chamonix. 
A l’usage, le renfort du moteur électrique apporte une plus grande souplesse à bas régime. C’est très utile en ville par exemple, en limitant les à coups et en apportant une douceur réelle de fonctionnement. 

Sur départementale, les relances se font en douceur également, de façon très linéaire. A vous d’inventer la conduite qui va avec mais avec sa conduite coulée, ce Forester est une vraie machine à rouler. On enchaine les kilomètres sans fatigue, avec une vraie sérénité. 
 A noter que la boîte CVT, progresse en agrément, mais reste loin d’une boîte à double embrayage par exemple. Surtout en phase d’accélération où on retrouve toujours cet énervant “moulinage”caractéristique des boîtes à variateur continu. Mais c’est sur un autre terrain qu’on attend le Forester. 

(nous avons également fait un bout de route avec le XV e-Boxer, voir vidéo ci-dessous). 

En tout-terrain 

Tout l'intérêt de posséder une Subaru est là. Rouler là où les autres ne passeront pas. Notre “spéciale” du jour nous entraîne sur de longues pistes de terres. Si le réseau routier est fort acceptable, nombreuses sont les routes dépourvues de bitume. En haussant le rythme on prend pleine possession de la transmission. La motricité est impressionnante et même en forçant un peu le trait, difficile de mettre en dérive ce lourd engin. Il dégage un sentiment de sécurité maximum, même à haute vitesse. 

Le “Sporta Komplekss”est un circuit disposant de plusieurs boucles d’asphalte, mais aussi d’un parcours off-road bien méchant comme il faut. J’étais un peu sceptique sur les capacités de ce long SUV à se sortir des ornières. Mais force est de constater qu’il se sort avec une vraie facilité de n’importe quelle difficulté. Les passages de gués, les profondes saignées, ou les pentes les plus raides sont avalées sur le couple. La boue ne lui fait pas peur grâce à une garde au sol de 220 mm et son “X-Mode”. C’est ainsi qu’on désigne la petite molette sur la console destinée au franchissement. L’apport du moteur électrique est ici parfaitement digéré. Sur les petits obstacles il améliore la progressivité du véhicule, qui passe tout en douceur. Dans les grosses montées il apporte une aide bienvenue. Les descentes se font toutes seules. L’assistant en descente fait son travail en ralentissant le véhicule, sans avoir à toucher les pédales. Dans certaines petites bosses, par contre  il se déclenche trop vite, castrant la progression du véhicule. Mais un coup de gaz relancera la marche en avant. 

Sur circuit (oui, on l’a fait )

Avant de repartir vers Riga, l’adorable Otilia de chez Subaru nous invite à nous rapprocher du circuit d’asphalte. L’occasion de tester ce petit tracé tortueux avec un engin pas franchement conçu pour ça. Après un tour de reconnaissance, je dégoupille et commence à enchaîner virages à l’équerre, succession de “S” et lignes entrecoupées de chicanes. Le poids se fait sentir évidemment mais le Forester tient bon et accroche littéralement le bitume. La direction est surprenante, même si pour ce type d’exercice on serait pas contre un peu plus de directivité. Au fur et à mesure des tours, le rythme s'accélère et ce gros SUV fait montre d’une réelle bonne volonté. Tout ça se fait de façon sécurisante pour le modeste pilote que je suis, grâce à un châssis riveté au sol et dont les dérives sont naturelles et progressives. L'électronique veille au grain et en cas d'excès d’optimisme, freine les ardeurs en enroulant tout ça dans un sous virage maîtrisé. 

On me propose alors de tester maintenant la précédente génération de Forester dans les mêmes conditions. Le sourire ne quitte pas mon visage, tant ce Forester se montre marrant à conduire dans ces conditions. Ca prend beaucoup plus de roulis, ça freine moins bien, ça se cabre, mais ça passe. Finalement moins facile, donc plus joueur, ce “vieux” Forester devient mon meilleur ami de la journée. Après une série de tours, j’ai bien du mal à le rendre. Ne vous méprenez pas, la nouvelle génération est beaucoup plus efficace, on sent la rigidité améliorée, la rigueur incomparable. L’occasion de montrer la progression entre deux générations de véhicules, c’est réussi. 

La sécurité, cheval de bataille de la marque 

Après avoir fait les foufous, l’heure est venue de parler sécurité. En effet, à l’instar de Volvo par exemple, Subaru a fait de ce sujet son cheval de bataille. Avec 96.5 points sur 100, ce Forester a reçu la meilleure note du JNCAP, (organisme japonais de crash test) de tous les temps. Par rapport au dernier Forester, la rigidité progresse de 100%, la résistance à la torsion de 70% et la capacité des matériaux à absorber les chocs de 40%. Mais Subaru préfère communiquer sur la capacité de ses véhicules à éviter l’accident. L’occasion de nous rappeler de son “Eyesight”qui regroupe l’ensemble des technologies d’aides à la conduite de Subaru. Un chiffre : les véhicules équipés de cette technologie ont connu -61% de chocs par l’avant ces 4 dernières années. Entre freinage d’urgence, évitement, etc l’objectif de Subaru est de ne plus avoir un seul mort dans un véhicule de la marque dès 2030. 

Magnifique Riga

Il est tard quand nous arrivons dans le centre de Riga qui mérite pourtant qu’on s’y intéresse de près. La ville a bénéficié du boom économique impressionnant du pays depuis 1991 et l’indépendance de la Lettonie. Pas étonnant d’y trouver un très beau centre ville historique, préservé, propre et habillement restauré. Il fait bon se balader dans les petites rues aux façades colorées. Nous quittons notre hôtel à l’architecture Stalinienne, pour un mélange de bâtiments médiévaux et Art nouveau.  Riga est dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. 
Parmi les choses à voir ici, le central Market est simplement le plus grand marché couvert d’Europe. Il est installé dans un ancien hangar à Zeppelin qui mérite le détour. 
Plus loin, l'Église Saint Pierre et son clocher vous offrirons une vue imprenable sur la cité. Sachez enfin qu’il reste 800 bâtiments Art nouveau disséminés dans la ville. Si après ça il vous reste du temps, une petite promenade sur les bords de la rivière Daugave s’impose. 

Bilan 

Une énième boucle à l'aube nous vaudra de rencontrer la police locale. Il est 10h du matin à Riga, l'heure de souffler dans le ballon. 

 L'heure est aussi au bilan. Concrètement ce Forester nous a plu et vous êtes peut-être en train de vous dire que j’ai été bien sympa avec lui. C’est vrai, il est plaisant, efficace, tient bien la route et passe partout quand les conditions se compliquent. En ce sens, c’est un vrai Subaru et c’est ce qu’on lui demande après tout. L’hybridation apporte un plus en matière d’agrément et d’efficacité en franchissement c’est un fait. Pourtant, que de regrets. Dommage que Subaru entre par la petite porte dans les hybrides. Le gain en matière de consommations n'excède pas 10% et reste anecdotique. Pendant cet essai dans des conditions peu propices aux économies, nous avons souvent dépassé les 10 litres. C’est pas la fin du monde mais c’est trop pour la France, qui lui impose un malus 2019 à 154 g et 2153 €. A ajouter à un tarif tout sauf anecdotique et un manque cruel d’image sur notre marché. Dès lors qui achètera ce Subaru en France? Les propriétaires actuels, parmi les plus fidèles du marché. Chez Road-Story on regrette que Subaru ne se penche pas sur l’E85, qui réglerait ces problèmes de malus, et de consommation. Les deux seuls vrais défauts du Forester. 

Par Nicolas Laperruque 

- Moteur : thermique  2.0 litres, 4 cylindres à plat,  2ACT, 16 soupapes 1995 cm3 + moteur électrique
-Couple maxi (moteur thermique) : 194 Nm / 4000 tr/mn         
-Couple cumulé : 260 Nm 
-Transmission : 4 roues motrices, Boîte CVT 7
 -Puissance maxi (moteur thermique) : 110 kW (150 ch) à 5600 tr/mn 
 -Puissance maxi (moteur électrique) : 12,3 kW (17 ch)
 -Puissance cumulée : 167 ch 
-Performances : Vitesse maxi : 188 km/h, 0 à 100 km/h : 11,8 s
-Poids : 1664 kg
-Consommations : Ville : 7.4 l/100 km, Route : 6.4 l/100 km, Mixte : 6.7 l/100 km
-Rejets de CO2 : 154 g/km (NEDC corrélé) 2 153 € d’éco-taxe. 
-Tarif : de 36 990 € à 44 990 €. Prix du modèle essayé Forester e-Boxer Luxury : 44 990 € 

 

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