18 juillet 2020

Le lancement grand luxe de la Bentley Azur, Isola 2000 en hélico...

Comment se rendre de Saint Jean Cap Ferrat à Isola 2000 en hélicoptère pour y essayer sur la glace des Bentley Turbo R, puis redescendre sur la cote en cabriolet Azur sans oublier de passer par le restaurant Chez Bruno spécialiste des truffes..

Retrouvez la version audio ( Podcast de cet article à la fin de cette page )

Chez Bentley il y a peu de présentations-presse, car les nouveaux modèles sont rares au sein d’une gamme somme toute assez réduite et ils s’adressent à une poignée de journalistes triés sur le volet. En plus, comme ce sont des voitures qui coûtent très cher, les Anglais organisent un évènement parfait et, bien entendu, hyper classe…. A l’image de leurs autos ! 

Voilà pourquoi les lancements presse de la firme de Crewe constituent un must-be dans le petit microcosme des journalistes de l’automobile, qui se battent pour y aller : ils savent qu’ils vont être choyés et surtout en prendre plein les yeux. La présentation de la Bentley Azure n’a pas fait exception à la règle. Déjà, quand une invitation Bentley atterrit sur le bureau d’un Rédac’Chef, elle provoque son petit effet. Le papier velin d’au moins 100 grammes, avec le logo de la firme de Crewe imprimé en relief et la typographie classieuse, ça fait son effet. Le maquettiste et le secrétaire de rédaction se prennent déjà pour John Steed dans Chapeau melon & Bottes de cuir. Le prestige anglais, ça marche toujours….

Cette fois Bentley nous proposait d’essayer son nouveau cabriolet Azure, la version découvrable de la Continental dessinée par Mulliner, un monstre de 5,35 m de long, abritant un V8 turbo de 426 ch. Autant dire que ce n’est pas le cabrio de tout le monde. A sa sortie, en 1995, elle coûtait la bagatelle de 1 360 000 Francs (aujourd’hui une Continental GT tourne autour des 200 000 €) , ce qui la mettait hors de portée de n’importe quel budget.  Bentley avait donc décidé de mettre les petits plats dans les grands et de nous organiser un essai à la hauteur du plus grand, du plus luxueux, du plus puissant et de ce qui allait devenir le plus rare cabriolet existant sur le  marché. Pour ce faire, ils avaient choisi un endroit de rêve, la presqu’île du Cap Ferrat, non loin de Nice, un endroit totalement privilégié et hors du temps, qui abrite quelques somptueux palais « les pieds dans l’eau » appartenant aux plus grandes fortunes internationales, ainsi que la Villa Ile de France ayant appartenu à la baronne Ephrussi de Rotschild. A l’extrémité de la presqu’île, on trouve l’un des plus beaux palaces du monde, le Grand hôtel du Cap, qui accueille les plus grandes stars pendant le festival de Cannes, et qui dispose notamment d’un funiculaire privé permettant d’accéder en contrebas à sa plage. Et c’est là que Bentley avait choisi de nous loger. Ça commençait vraiment très bien….

On était donc une petite poignée d’heureux élus, par un beau matin de printemps, dans ce vol Air France à destination de Nice. A l’arrivée, transfert a l’hôtel en limousines privées, mais même pas des Bentley, on est déçus … A la réception de l’hôtel, un personnel zélé nous mène jusqu’à nos chambres avec balcon XXL et vue sur la grande bleue. La presqu’île du Cap Ferrat est véritablement un endroit magique destiné, aux heureux privilégiés qui ont le moyen de claquer un maximum de pognon pour jouir d’un calme olympien, d’une vue à 360° sur la Méditerranée et de prestations dignes de la Reine d’Angleterre.  Il faut des patins à roulettes pour traverser ma chambre et, lorsque j’ai l’indélicatesse de jeter un œil sur les tarifs, je frôle l’arrêt cardiaque. Elle est affichée près 8500 Francs, 1 300 € d’aujourd’hui, l’équivalent d’un SMIG brut ! J’ose pas penser au prix d’une suite ou même d’envisager combien je payerais pour un petit séjour d’une semaine… Là je commence à me dire que je suis un peu vernie. La salle de bains est aussi grande que mon living et la profusion des multiples savons, crèmes, lotions et diverses petites attention douces et colorées annonce la couleur : ici pas besoin d’apporter sa trousse de toilette, tout vous est fourni et choisi parmi les meilleures marques. Tout comme les chaussons, les fleurs et le reste.

Comme d’habitude, le programme des réjouissances est posé sur le bureau mais il est plutôt light, il paraît qu’on en saura plus à la sempiternelle « piqûre », pardon la conférence de presse, prévue pour 19 heures dans le salon d’été. Bentley reste assez évasif mais nous promet néanmoins une journée mémorable. Curieusement, je n’ai aucun doute là-dessus. Je savoure un instant l’heure bleue en profitant de la vue éblouissante sur une Méditerranée émaillée de voiles blanches, aperçue de mon balcon, en me disant qu’Ulysse était quand même un heureux veinard, puis je descends pour le début des hostilités. 

Au Grand hôtel du Cap, on vous sert le champagne dans des verres en cristal taillé et c’est dans des bergères Louis XV qu’on écoute la conférence. Ici on navigue dans la cour des grands. Je sens que je vais avoir du mal, en rentrant, à retrouver, ma chaise de bureau Ikéa… On est accueillis par un staff Bentley aux petits soins (vous êtes surpris ?) qui nous explique que, le lendemain, on ne va pas conduire l’Azure, enfin pas tout de suite, parce qu’auparavant, on allait s’amuser un peu sur la neige. Comment ça, la neige ? On est au bord de la mer, il fait doux, le soleil brille et on entend les cigales, c’est quoi cette histoire de neige ?

On nous explique qu’on va vous emmener en hélico à Isola 2000 où nous pourrons vous amuser sur le circuit de glace au volant de berlines Bentley, histoire de vérifier l’efficacité de la suspension hydraulique des Bentley -brevetée Citroën. On nous affirme que, sur la neige, une berline de 2,3 tonnes c’est diablement efficace ! Vous verrez…. Moi j’ai surtout retenu « hélico » et circuit de glace. Je trouve que l’ambiance monte crescendo. Dans la salle je vois des sourires discrets. Mes confrères sont plutôt dubitatifs à l’idée d’attaquer les goulets du circuit d’Isola 2000 au volant d’un char d’assaut. Eh bien c’est la preuve que l’on peut se tromper lourdement, attendez voir la suite.

Et l’Azure dans tout ça ? Patience, ça vient : après ce morceau de bravoure à Isola, nous prendrons (enfin) le volant de nos cabriolets, pour rallier Lorgues, non loin de Draguignan,  par le chemin des écoliers. Pour Bentley traduisez : la route intérieure qui serpente à travers les chênes lièges et les cyprès en longeant l’autoroute du soleil. Enfin, nous ferons halte chez Bruno pour le déjeuner dans sa maison de Campagne Mariette. Bruno j’en ai entendu parler, c’est un chef réputé, le roi de la truffe sous toutes ses formes. Miam miam !

Aussitôt dit aussitôt fait, nous voilà déjà sur l’héliport privé de l’hôtel, pourquoi se gêner pas vrai, où nous entendons vrombir les rotors des oiseaux argentés qui viennent nous chercher. Mes aïeux, quelle classe de survoler la Riviera en hélico, au-dessus des villas blanches émaillées de piscines à débordement. Le trajet est un pur régal. J’aime de plus en plus le métier d’essayeur. Pour le coup, j’en oublierais presque les trottinettes diesel essayées à Montlhéry sous la pluie….

A Isola, on découvre deux choses : le circuit est vraiment tout petit et étroit et les Bentley sont vraiment énormes. Ça va passer entre les murs de neige, des engins pareils ? Eh bien je me trompais lourdement. En réalité, Bentley a raison, la suspension hydraulique fait des miracles, elle offre une adhérence au sol incroyable avec de simples pneus neige et elle permet à l’ABS de ne pas entrer en fréquence et, du coup, de se montrer diablement efficace. On glisse, on glisse, on passe un peu en crabe, mais au final on ne bloque pas la piste en se mettant à l’équerre. Bref, on s’organise une course improvisée, on se tire tous une bourre et on s’amuse comme des fous au volant de nos péniches de 5,3 m de long. Une bonne partie de rigolade ! Après une heure de ce traitement, nos Bentley 4 portes n’ont même pas souffert, et on ne les a même pas écorniflées… c’est costaud ces petites bêtes là.

Mais l’heure tourne, on a de la route à faire jusqu’au déjeuner et voici le moment tant attendu, de découvrir celle pour qui on a fait tout ce chemin. Les dix Azure nous attendent dans un petit parking discret et les voir, comme ça, toutes alignées en rang d’ognon, je peux vous dire que cela fait son petit effet. Cette auto porte la patte inimitable du grand Mulliner ( Fabriqué par Pininfarina ) , elle est d’une beauté stupéfiante. A l’intérieur, quatre places plus vastes que mon salon Conforama et un débordement de luxe, ronce de noyer, cuir Connolly, stéréo digne du Palace et WC à la turque sur le palier. Mazette quelle auto ! Dans ces moments-là, t’as juste envie d’être riche.

 Je ne boude pas mon plaisir en choisissant une belle à la robe bleu pétrole irisé, j’abaisse la capote électrique, j’ajuste mes lunettes de soleil et mon foulard façon Audrey Hepburn, et en avant Guigan. Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire que ce voyage de 150 km à bord de l’un des plus somptueux cabrios du marché, avec 426 ch sous le pied, était un bonheur comme il y en a peu et qu’il faut savoir goûter comme il se doit, vous l’aviez deviné. 

Mais les meilleures choses ont une fin et il commence à faire faim, voyez-vous. L’arrivée chez Bruno de ces dix Bentley Azure remontant la grande allée bordée de pins parasol était digne de la Metro Goldwin Meyer, dommage qu’il n’y ait eu personne pour la filmer. Bruno nous accueille comme ses potes de régiment, en grandes embrassades, et nous dirige vers une tablée mémorable. Ce fou de bagnoles, américaines surtout mais bon, pour l’occasion il a fait un effort lol, est aussi un cuisinier merveilleux qui vous explique sans rire que la cuisine c’est hyper simple. Il suffit d’avoir des truffes et d’en mettre un peu partout. Selon lui, tu prends une simple patate de Noirmoutiers cuite à la cendre et tu mets quelques tranches de truffe dessus et le tour est joué…. Enfin des tranches à la Bruno, grosses comme des tranches de jambon ! Bah oui c’est simple… Le déjeuner avec Bruno comme hôte intarissable sur les anecdotes restera dans nos souvenirs, tant sur le plan de la cuisine que celui de l’ambiance. 

Le plus dur a été le retour à la réalité. 

C’est depuis ce jour-là que je joue au Loto….

Tintin . 

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