13 août 2022

Mercedes EQV, le premier Van Mercedes qui devient camping-car

Cela fait maintenant 2 ans que Mercedes a intégré un « classe V » électrique dans sa gamme, l’EQV. Une société Suisse le transforme en camping-car, l’occasion de parler Van et électricité. 

 

Avant d’aborder la version aménagée en van / camping-car, revenons sur l’essai du EQV.  Le Mercedes-Benz EQV est une traction avant motorisée par un moteur électrique de 204 ch. aIl est disponible avec une batterie de 100 kWh (90 kWh disponible). La batterie est située sous le plancher et est garantie 8 ans ou 160 000 km. L’autonomie annoncée est de 353 km en cycle mixte WLTP et jusqu'à 476 km en cycle urbain. 

Conduite

Au volant, on retrouve le comportement d’un classe V thermique, c’est imposant, souple en suspension, très typé confort, rien ne sert de bousculer la bête, le roulis et le sous virage sont de mise dès que l’on veut un peu hausser le ton. De toute façon dès que l’on fait un peu de route on se rend compte que l’EQV est plutôt adapté à deux domaines. La ville pour le transport de personnes (où comme souvent l’électrique a sa place) et les départementales. Cette adaptation aux trajets hors autoroutes, est cohérent avec un projet camping-car / van. Et oui, l’utilisation d’un van, c’est plutôt la balade à la découverte des pays traversés que les autoroutes.  En tout cas les 204 chevaux disponibles en mode sport sont bien là et ce, en dépit des 2.8 tonnes à emmener. La Vitesse maxi est limitée à 160 km/h mais comme on le verra plus tard, les problématiques de consommation rendent ce critère superfétatoire.

Encore un détail pour un véhicule à plus de 70000 euro. Le frein à main n’est pas électrique, assez bizarre sur une boite auto moderne. 

Autre point surprenant, alors que l’EQV est clairement un oiseau des villes, son diamètre de braquage est important (12,9 m entre trottoirs). La suspension en particulier à l’avant, est très souple, typée confort comme on l’a dit, rien de dangereux mais la suspension pneumatique optionnelle est un vrai plus. Hélas elle n’est pas donnée tout comme les nombreuses options proposées par Mercedes. Le freinage, quant à lui, ne pose aucun souci, surtout que l’on a tendance à utiliser la régénération en position maximale, ce qui aide bien à ralentir la bête et à recharger la batterie.  Vous l’avez compris avec sa tendance à prendre du roulis et à sous-virer (rien d'étonnant sur une traction de 2,8 tonnes !) on roule en souplesse, tout ce qu’il faut avec un électrique. 

Si vous voulez avoir un avis complémentaire de l’essai de l’EQV, n’hésitez pas à lire et écouter l’essai de Thibaut sur le nouvel automobiliste.  https://lenouvelautomobiliste.fr/essais/219597/essai-mercedes-benz-eqv-letoile-electrifie-sa-navette/

Aménagement intérieur 

Dans l’habitacle, c’est du classique et du bien fini à la Mercedes, mais avec quelques détails agaçants. Il n’y a AUCUN porte gobelet dans la partie avant, ridicule quand on pense que ce véhicule s’adresse à des gros rouleurs qui passent de longues heures par jour au volant de l’EQV. 

Le hayon même s’il n’est pas électrique en version standard, a une fonctionnalité sympa, il est possible d’ouvrir la vitre du hayon, mais il faut avoir de très grands bras pour poser des choses dans le coffre en passant par cette « fenêtre ». Par contre Il est bien facile d’appuyer par erreur sur le bouton d’ouverture de cette vitre située sur la télécommande. Cela m’est arrivé et je ne comprenais pas le voyant au tableau de bord qui me disait qu’une porte était ouverte.

Autonomie / recharge 

Au premier démarrage notre EQV affiche une autonomie de 350 km (batterie pleine). Dès que je vais mettre la clim en route, avec une température extérieure très clémente, mon autonomie va baisser de 10%. Rien d’étonnant vu le volume et les surfaces vitrées du Mercedes. 

En plus du mode sport, Deux modes additionnels sont disponibles. Le  Eco E avec la puissance réduite à 136 ch, et le Eco e+ avec 109 ch qui sont indispensables pour ne pas être sec de batterie très rapidement. En plus de ces modes de base, des palettes derrière le volant vous permettent de choisir votre mode de régénération au lever de pied. Mais L’EQV ne garde pas en mémoire la régénération choisie à chaque redémarrage et c’est bien pénible. 

En roulant sur départementales à un rythme très cool vous pouvez espérer ne consommer que 30kwh/100km. Consommation réalisée avec un EQV de base, non équipé en camping-car, donc avec près de 300 kg de moins à emmener.

Par contre si vous voulez explorer les autoroutes vous retrouvez les travers de tous les « utilitaires « électriques. La consommation s’envole vers des sommets. Tellement qu’il est inenvisageable de rouler à 130km/h stabilisé, la batterie a beau offrir près de 90 KW utiles, la consommation reste très importante.

sur l'ensemble de l'essai j'ai réalisé en étant pied léger 39kwh/100km avec des pointes à ... 99kwh/100km

Coté recharge le Mercedes EQV est très classique. Sa prise Combo CCS permet de charger au maximum à 110 kWh sur le courant continu (super chargeur type Ionity). Ce qui lui procure une recharge de la batterie de 10 à 80 %, en 45 minutes (à 110 kWh). Cela est théorique car lors de mes tests, je n’arriverai pas à dépasser 80 kWh en pointe, quel que soit le niveau de batterie au moment de la recharge.

Détail incongru le branchement du câble de recharge se fait via une trappe dans le bas du parechoc avant ; l’endroit est vulnérable, situé plutôt bas, avec un éclairage mesquin, son ergonomie est clairement à revoir. 

Autre mesquinerie, si vous voulez recharger à la maison votre EQV via UN câble de charge « domestique », c’est impossible, car Mercedes ne fournit pas ce câble lors de la vente. Il est à acheter séparément, pour la modique somme de 550 € (pour 4 m, 600 € pour 8m) 

Parlons Camping-car 

La conversion en camping-car / van de l’EQV distribué par Mercedes a été réalisée par la société suisse Sortimo Walter Rüegg PLC. Il s’agit d’un aménagement très classique, avec un toit relevable abritant un grand lit double et un second lit double se déploie à l’arrière en rabattant la banquette. Le tout est complété par une petite kitchenette. 

En complément du mobilier spécifique, les vitres arrière reçoivent un film solaire sombre, de nombreux éclairages led accompagnés de multiples prises USB sont disposées dans toute la partie arrière. Et pour assurer un peu de convivialité si l’on est obligé de rester à l’intérieur les deux sièges avant sont pivotants pour former un coin salon avec la banquette. 

La partie cuisine est un bloc multi-tiroirs comprenant en plus d’un évier, une gazinière amovible à deux feux et petit un réfrigérateur. 

Le lit « du rez de chaussée « est installé au-dessus de l’unité de cuisine. Il se déplie en quelques étapes simples pour créer un lit qui occupe toute la largeur de l’EQV. Une fois remise en place, la banquette arrière est tournée face à la route et permet de voyager à quatre. Sortimo Walter Rüegg PLC est un spécialiste de l’aménagement d’utilitaire, ils sait faire des meubles à la fois solides, pratiques et très légers. Une optimisation du poids particulièrement utile dans un van électrique ou chaque kilo économisé signifie plus d’autonomie. 

Petite idée et une option pour rassurer les écolos, il est possible d’équiper l’EQV de deux panneaux solaires optionnels de 400 watts. Ils permettent de recharger à la fois la batterie de démarrage et la batterie auxiliaire qui alimente les fonctions camping

Deux longueurs sont disponibles, 5140 cm de base ou extra-long avec 5370 cm. L’espace additionnel permet d’avoir plus de place dans la partie « salon « et en particulier plus d’espace de rangement. 

Au final L’électrique et le van / camping-car s’envisagent assez sereinement si l’on conçoit de voyager via les départementales à un rythme touristique. Si vous êtes fan des autoroutes, des destinations exotiques et des camping-car grand volume sur-équipés, il vous faudra encore attendre. 

François Bouet 

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