Fondé en 2008, Thornley Kelham Ltd est un spécialiste de la restauration, de l'entretien, de la préparation de voitures anciennes et classiques. Leurs restaurations sont régulièrement présentées à Pebble Beach, au "Royal Concours" d’ Hampton Court Palace et à Chantilly. hornley Kelham est aussi et surtout internationalement reconnu pour sa création de la Lancia Aurelia B20GT « Outlaw ».

Mais revenons aux origines de cette création «  restomod «. La Lancia B20GT a été lancée en 1951 et regorge d'innovations techniques, notamment avec son moteur V6, une première dans la production automobile de l’époque. Plus tard, elle fut désignée comme la première « Gran Turismo » au monde. De 1951 à 1958, Lancia a développé 6 séries de B20GT, les séries I et II étant des voitures de 2 litres et les séries III-VI de 2,5 litres. Un total de 3861 exemplaires ont été construits. La B20GT est une monocoque tout en acier, vêtue d'une carrosserie tout en acier elle aussi (les premières voitures avaient des panneaux ouvrants en aluminium).

Quelques semaines après son lancement, plusieurs riches italiens ont acheté les premiers exemplaires de la série I, dont Giovanni Bracco. Il s’inscrivit dans la foulée avec le châssis 1010 aux Mille Miglia 1951. La course fut un succès pour lui, Bracco termina deuxième au classement général. Il continua ensuite à écumer les circuits, avec à la clé de nombreuses victoires : Le Mans (1er de la classe), les 6 heures de Pescara (1er), la Caracalla Night Race (1er) et la Carrera Panamericana 1951. 

En 2011, la voiture a été « re-découverte » aux États-Unis et Thornley Kelham a été chargé de la remettre aux spécifications exactes de l’époque Bracco : celle de sa dernière course à la Carrera Panamericana de 1951. La restauration qui dura 3 ans atteignit son point culminant avec la présentation de la belle sur les pelouses de Pebble Beach en 2014. L'un des moments clés de la restauration de la voiture de Bracco a été la découverte d'un article du magazine « Auto Italiana » sur la Course des 6 heures de Pescara, organisée à l'été 1951. Le texte et une petite photo confirmaient que Lancia et Bracco avaient abaissé le toit de la voiture dans une quête d'amélioration aérodynamique.  D’autant plus indispensable que le moteur 2 litres offrait peu de possibilités d'augmentation de puissance. 

Lorsque Thornley Kelham a développé la première Outlaw, ce toit abaissé a été un point central du projet. La base de chaque recréation est une voiture à restaurer, le programme complet de reconstruction, de renforcement et de modification de chaque exemplaire demande entre 1800 et 2200 heures de travail.

Ce travail de restauration, passe par le renforcement de la coque, l’élargissement des ailes avant et arrière, l’installation d’une prise d’air sur le capot et bien sûr la réalisation du toit abaissé de 5 cm. Les clignotants avant sont éliminés et intégrés dans les phares ainsi que de nombreuses autres modifications. Plus de 800 heures sont consacrées à la préparation des panneaux de carrosserie et à la peinture. Pour lisser la ligne et rechercher la perfection stylistique dans le moindre détail, les vitres latérales sont modifiées, les feux de custode sont réalisés sur mesure, les moulures latérales en aluminium sont éliminées ainsi que les pare-chocs. Les Jantes en alliage passent en 15 pouces et sont de répliques de celles utilisées sur la Jaguar type D. 

Le châssis n’est pas oublié, les essieux avant et arrière sont modifiés pour obtenir un carrossage négatif pour une meilleure maniabilité, la suspension avant est abaissée comme à l’arrière et modifiée pour incorporer des jambes de force à amortisseurs à gaz entièrement réglables. L’auto se voit équipée de 4 freins à disques et d’une direction assistée à crémaillère moderne. 

Si les premières « Outlaw «  étaient équipées d’un moteur de Flaminia, cette fois ci c’est le V6 3,0 litres « Busso » qui atterrie dans la B20 accolée à une boite 5 moderne. Un Busso juste modifié pour être plus « chantant « et mieux respirer pour donner une puissance d’environ 300 ch.

A l’intérieur, la Lancia B20GT Outlaw hérite de cuirs Connolly et d'Alcantara (avec deux options de matelassage sur mesure), le tableau de bord peut être personnalisé et l’on peut choisir ses sièges (origine Porsche, Ferrari ou Lancia d'époque). Enfin pour assurer un confort parfait en toute occasion l’insonorisation est revu avec des matériaux modernes, la climatisation peut être installée, tandis que le plancher est recouvert de la magnifique moquette Wilton.

Le prix ? un détail et même si il n’est pas diffusé, on peut l’estimer entre 200 et 300 000 livres en plus de votre Aurelia à restaurer. 

Francois Bouet 

http://www.fuorilegge.co.uk