03 mai 2020

L'achat d'une lotus élise aux confins de l'Irlande

Cette fois ci, je m’intéresse à une Lotus Elise s1. Et comme il n’y a rien de plus amusant que de faire compliqué, je l’ai trouvée en Irlande. Le vendeur à l’air bien sympathique et sa voiture aussi.  J’ose croire que l’Irlandais est plus honnête que l’Anglais. Humm l’illusion de la jeunesse. Expérience en elle-même intéressante, où l’on découvre que l’Irlandais est au fond un peu aussi Ecossais quand il s’agit de faire des économies.

 

Et comme je suis un salaud, j’embarque dans cette aventure mon copain Eric. Précision utile Eric est plutôt grand (1.90m) et baraqué. Cette question de taille ne sera pas un détail pour la suite de l’histoire. Mon côté auvergnat parle encore, nous voyageons avec « easy eco jet tour » en partant de Beauvais, Aéroport « parisien » du bout du monde. Plus sérieusement nous faisons une escale à trou du cul du monde en Angleterre (je ne me souviens même plus où) et nous arrivons à Belfast via un deuxième saut de puce en avion. Le vendeur doit venir nous récupérer. Il est à la bourre, nous en profitons pour attendre au soleil (si, si c’est possible). Et là nous voyons arriver notre ami en camping-car. Voilà tout la subtilité de l’insulaire qui a une Lotus Elise et la revends pour garder son camping-car. Et quel camping-Car !!!  Décrit par notre ami comme une pièce rare, c’est un fourgon aménagé d’origine en usine par Opel , pardon GM, enfin Vauxhall vous aviez compris . Notre homme est un passionné …

Au téléphone, son domicile était décrit comme à côté de l’aéroport. Après 2 heures de discussion sur la crise et ces enculés d’Anglais nous arrivons dans son cottage perdu en pleine campagne mais cependant fort mignon. L’intérieur est même propre et le mug contenant le thé qui nous est offert est propre et même pas ébréché, un rêve.  L’animal est pressé. Je ne fais même pas d’essai, de toute façon que pourrais-je faire si c’est une poubelle ? Rentrer à la nage ? Et à 6700 pounds avec 40 000 miles, il ne faut pas demander plus à un irlandais qu’au fils de JC (cf. Audiard). Comme nous sommes de grands aventuriers et surtout de grands inconscients, après tout juste une demi-heure de route, nous nous arrêtons pour faire le plein et faire la pression des pneus car je trouve qu’elle tire un peu d’un côté. Comme un Pub nous tend les bras juste en face, nous voilà posés au pub à nous féliciter de cet achat rondement mené.

Ce coup ci on part pour de vrai. Nous avons quand même deux bateaux à prendre. Pour le début c’est la descente de l’Irlande par la nationale. Programme peu passionnant mais loin d’être monotone :  je ricane de voir mon Eric se tourner et se retourner pour essayer de trouver une position correcte, sachant que le siège passager est un baquet et qu’il ne se règle pas, pas même en longueur. Il ne pleut pas, c’est déjà ça et il n’y a pas de neige d’annoncée non plus, un rêve. Nous arrivons au premier bac, enfin plutôt bateau car c’est quand même 5 heures de traversée qui nous attendent. Comme nous sommes des petits gâtés il n’y a quasi que des camions sur le bateau. Une vraie atmosphère « d’hommes de la route « . Nous mangeons à nouveau : c’est de la faute des achats de caisse à l’étranger si je suis devenu gros. Quand vous me verrez en photo vous rigolerez. Comme le trajet s’annonce longuet, nous nous installons sur les fauteuils en skaï du bar pour somnoler. 

Un brit alcolo braille avec sa copine, chante et ne veut manifestement pas fermer sa gueule. Il est venu se coller à nous alors qu’il y a de la place partout. Je crois vraiment que Eric va lui en coller une. On décide de ne pas se battre pour garder nos forces pour la route à venir. En reprenant la route je confirme que la caisse tire à droite comme une merde … au fond les irlandais ne valent pas plus que les anglais. Nous voilà enfin dans la douce Angleterre, 2h du mat … en pleine forme. Riri prend le volant et j’essai de dormir. Je comprends enfin ce que peut ressentir un bébé dans une coque de siège auto. Et ben ce n’est pas classe pour dormir ! Une heure après, Eric, jaloux de mon baquet tout confort me refile le volant. Je tire une heure, mais après un ou deux réveils flash au volant je décide de m’arrêter. On se pose pour prendre un café et on décide de dormir un peu sur le parking de la station d’autoroute qui nous accueille.

Notre ami Colin Chapman a érigé comme crédo de la marque,  Light Is Right. Même si l’Elise a été conçue après sa mort elle veut perpétuer cet adage.  Ce qui veut dire : pas de moquette, zéro isolants, âs de capote doublée . Quand au chauffage à programmation et autre siège chauffant, on le laisse pour les conducteurs de G7 et UBER. Quoi d’autre ? Le chauffage ne marche réellement qu’en roulant. Donc à l’arrêt, une Elise est aussi chaude que Marine Le Pen lisant Le magazine Lui où sa mère a posé.  Une fois arrêté, en 15 mn vous êtes gelé. Ce sont ces mêmes 15 mn qu’il vous faut pour vous engourdir de sommeil et trouver une position pour poser une jambe sur le tableau de bord et l’autre au fond de la cage à pied. Et encore ça c’est pour moi, Riquet lui n’a le choix que d’une seule position dite « du gynécologue « …

Après plusieurs pauses de ce style, nous finissons par faire les lopettes et nous cherchons un hôtel. Mais apparemment le sud de l'Angleterre accueille un congrès de commerciaux multicarte en Opel Astra et tous les hôtels sont pleins. A force de se taper des cafés et des litres de taurine, je retrouve la force de nous trainer en direction du Shuttle. Et la ça fait brrr put put  hok hok !!! : Je fais bien la Lotus de merde qui merdoie non ? Bande d’arrêt d’urgence et grand moment de solitude, à 15 mn du Shuttle, timing limite pour le chopper et cette p… de caisse qui ratatouille. Comme vous devez le deviner je suis super équipé pour bricoler…

Euh ! le kit de survie "Dakar" :  un rouleau de scotch armé, un rouleau de scotch électrique, 7 (ça porte bonheur) colliers rilsan et c’est tout. Les tournevis ça sonne au portique des aéroports, les pont élévateurs cela ne passe pas dans le flying bag. Du coup faut avoir recours à la chance. Je touche les fils de bougie et je me prends un coup de bourre made in rue Lauriston. Il faut dire que comme nous étions en retard, je tirais un peu les régimes.  CQFD la caisse vibre un peu au-dessus de 180.

Trouvé !! Un des fils de bougie à fait la malle, le con !! Je lui remets une bougie dans le cul et on repart. Là je peux faire le ban, ban  et expliquer à mon Eric que je l’ai bien senti en m’arrêtant que cela ne pouvait être qu’un fil de bougie.

La vérité ? un énorme coup de c…

François Bouet 

Photos : François Bouet, Flickr commons

 

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