03 février 2020

Le Monte Carlo historique de Road-Story

Le Monte Carlo historique est le rendez-vous annuel à ne pas louper en matière de courses historiques. Un rendez-vous que nous n’avons pas loupé, en suivant le week-end au volant de montures...un peu particulières. Une belle histoire de passionnés, partis vivre leur rêve de Monte-Carlo de l’intérieur. 

Suivre le Monte-Carlo, ok mais à notre façon 

L’idée cette année, n’était pas de s’inscrire au départ de “la vraie course” mais de suivre les premiers jours de course en suivant certaines spéciales avec des voitures “Road-Story compatibles”. Avec Xavier, de Classic-Mobil, je savais que je ne serais pas déçu sur ce point. Avec son frangin Roland, ils disposent de quelques spécimens bien rares. Et bien décalés aussi. Cette année nous partirons à 2 équipages, Roland et Fred sur une Citroën Axel “Magnus Walker” (Oui, Monsieur !) tandis que Xavier et moi suivrons le rallye dans une authentique Wartburg 353W, véritable morceau d’histoire. Au menu, des spéciales, des amis et des pique-niques au bord de la route. La vraie vie, quoi. 

Préparer la bestiole 

Les habitués de notre page Facebook ou Youtube auront reconnu la Wartburg. C’est un modèle 1980, ou 1982, on ne sait plus vraiment. En tous cas, c’est une voiture d’une autre époque. Une époque où un mur séparait Berlin en deux, et le monde en deux camps. La chignole n’a pas tourné depuis Epoqu’auto en octobre et il est temps de checker deux ou trois choses, avant d’aller attaquer aux spéciales du Monte Carlo. Au menu, 4 pneus neige tous neufs, quelques contrôles et la réparation de la jauge de température d’eau, le genre de trucs qui peut avoir son importance sur ces voitures hautement technologique. Petit détail qui a son importance, la dernière fois que l'on a roulé avec cette automobile est-allemande, les vitesses avaient une grosse tendance à ne pas vouloir passer. 

Samedi matin, Bourgoin-Jailleu 

Ca pique un peu ce matin, autant à cause du froid, que des digestifs tardifs de la veille. Avec Roland nous partons à la recherche du rallye à Bourgoin-Jailleu.

 

Il y a un point de passage à la sortie de la ville et on ne va pas regretter de s’être levé tôt. Les équipage sont partis des différents points de rassemblements européens. On tombe sur une magnifique Ford Escort d’un équipage Grec en pleine assistance. Les gars sont partis il y a 48 heures et n’ont fait que rouler depuis.

Les yeux sont déjà largement embrumés, les visages marqués, et la mécanique aussi a souffert. Autour de la Ford, capot moteur ouvert, les mines sont fermées. Quelques dizaines de minutes plus tard, nous les verrons passer devant nous au point de contrôle, l’aventure continue pour l’équipage Grec, ils ne sont pas arrivés les pauvres. En même temps on va pas les plaindre tant on aimerait être à leur place. 

Départ pétaradant

La Wartburg au démarrage c’est pas franchement du Wagner. C’est dans un nuage de fumée bleue que nous quittons la campagne Lyonnaise. Avec le brouillard, la buée sur les vitres et le bruit on est directement dans le bain. Emmitouflés dans nos manteaux et bonnets sur la tête nous partons en direction de Saint-Bonnet le froid. Rarement un bled n’a aussi bien porté son nom. Mais l’endroit est surtout un haut lieu du rallye Monte-Carlo comme le rappelle cet incroyable document d’époque. 

Après avoir rejoint une première paire de potes, nous repartons en direction de Saint-Agrève, un des derniers villages de France où on peut croiser plus de Peugeot 305 que de 3008. La bonne nouvelle c’est que les rapports de la Wartburg passent sans broncher.

Le moteur deux temps, 3 cylindres est en forme et Xavier aussi. Sur notre passage, le look de la bestiole ne passe pas inaperçu. Alors si vous ajoutez le bruit et l’odeur comme disait Chirac… Il en faut pas plus pour que les spectateurs agglutinés sur le bord des routes nous prennent pour de véritables participants. On a fait 100 bornes depuis ce matin, le moment idéal pour faire notre deuxième arrêt carburant. 

 Saint-Agrève
C’est dans la descente de Saint-Agrève que les choses sérieuses vont commencer. On se poste dans un virage stratégique avec une belle visibilité et de la place pour toutes nos bagnoles. Rapidement la Wartburg est rejointe par notre ami Yann, puis par Jean-Marc dans une magnifique Citroën CX “Shadoks”, alors que l’équipage Roland-Fred fait une arrivée tonitruante au volant de l’Axel Magnus, et provoque un grand éclat de rire dans l’assemblée.

Visiblement ils ont fait le plein aussi, sauf que le bouchon de réservoir n’est pas étanche. Le virage, pris “bien en appui”est repeint de super sans plomb. Je pense que rien que dans cette courbe la voiture s’est allégée d’un bon litre d’essence.

Ambiance incomparable 

C’est l’heure de l’apéro et des premiers passages de concurrents. L’endroit est bien choisi, ça bataille un peu dans la courbe et je crois que le carburant perdu tout à l’heure par l’Axel sous l’effet de la gravité a un peu savonné la pente à nos valeureux rallymen.

On organise un joli buffet froid avec les spécialités charcutières locales tout en observant les Stratos, Alpine, BMW ou Lancia , escalader la vallée.

Le rythme est tour à tour costaud ou plus mesuré, mais le spectacle est partout. On essaye de deviner le modèle au bruit, ou “qui va chasser du cul à la sortie”. Une DS arrive un peu trop vite, et freine au panneau “bien trop tard”. On se dit que ça va pas le faire, la Citroën part du cul en milieu de courbe, le pilote rattrape le coup, la DS tangue, prend de l’angle, un peu trop sûrement.

A ce moment là je la voit déjà dans le décor qui surplombe un joli ravin. Mais au milieu des cris provenant des pneus, le gars redonne un coup de volant et la DS repart dans la bonne direction. Du grand art, le rallye historique ou non, reste un immense spectacle. 

On veut rouler !

Après avoir cassé la gueule à 4 terrines, un ou deux patés, du jambon et autant de baguettes de pain frais, on a envie d’y retourner. Il est temps d’ailleurs parce que le pinard commence à me mettre un peu dans le coton. Cette aprés-midi je laisse le cerceau de la Wartburg à Xavier, et il ne va pas chômer. Les 3 équipages sont remontés comme des pendules et tout le monde a envie de rouler. On décide de rejoindre le tracé de la spéciale. Dans les lacets ça se tire la bourre. Fred dans l’Axel découvre les qualités dynamiques de sa Citroën fraîchement acquise, tandis que nous sommes coincés derrière un participant en Alfa Roméo, qui roule tranquillement pour pointer à l’heure. L’Axel nous pousse au cul et ça commence à chambrer. Mais la Wartburg n’a pas dit son dernier mot. 

Votre voiture sur un objet ou un tee-shirt? C'est sur Classic Mobil

A la poursuite de Carlos 

Dans la descente vers Saint-Agrève, Roland et Fred dans leur Axel voient passer devant leur nez Carlos Tavares, patron de PSA et pilote passionné de rallyes le week-end. L’occasion est trop belle, ils prennent la roue du seul Carlos qui ne soit ni en prison, ni tueur en série argentin ni avec une chemise à fleurs et décident d’essayer de le suivre.

Le rythme est soutenu mais Fred est décidé à montrer à Carlos que la meilleure petite voiture du groupe n’est peut-être pas la 104. Les virages s'enchaînent et l’Axel revient au contact de la 104. Après plusieurs kilomètres à ce rythme, le maître cylindre de l’Axel donne des signes de faiblesse mais le plus important est ailleurs. La petite chevronnées et son moteur GS ont tenu tête à la 104 du patron.

Arrivés au parc d’assistance, Monsieur Tavares reconnaît les deux lurons mais ne semble pas goûter leur humour. Il n’y aura pas de photo, juste des souvenirs. On apprendra après que le patron de PSA qui était bien placé venait de rencontrer des problèmes sur sa voiture et était probablement un peu contrarié. C’est ce qu’on appelle l’esprit de compétition. 

Rigueur japonaise 

Le spectacle au Monte-Carlo est aussi sur le bord de la route, lors des points d’assistance improvisés. Justement, un peu plus loin nous voyons un de ces camions d'assistance sur un petit parking. C’est un équipage japonais, qui tranche avec ce qu’on connaît d’habitude.

Les mécanos portent une tenue soignée, le camion est comme neuf et règne ici une organisation rodée. On sent bien que rien n’est laissé au hasard.

On s’arrête pour leur demander si on peut les prendre les photos. Les japonais se mettent en rang, tout sourire et posent solennellement devant notre objectif. On repart, le japonais nous court après pour nous remettre sa carte de visite. C’est ça la classe nippone.  

Une spéciale comme les pros 

Le clou de ce week-end restera notre petit moment de gloire. Quand je dis nous,  j’intègre notre Wartburg, LA star de la journée. En suivant l’Alfa Romeo Giulia d’un des concurrents, on se retrouve à l’entrée de Saint Bonnet le Froid à les suivre. Le parcours est fléché par la foule qui entoure le ruban de bitume. On progresse dans le virage au milieu des crépitements d’appareils photo. L’espace d’un instant on est presque pilotes de rallyes. Roland qui a déjà participé au Monte Carlo Historique nous confirme.

Ca fait partie de la magie du rallye, tous ces passionnés au bord de la route. Qu’on roule en Lada ou en Stratos, l’effet est le même. A ce petit jeu là notre Wartburg et ses peintures de guerre ne passe pas inaperçue. On roule, on roule et on se retrouve sans trop le chercher au départ de la spéciale avec la Wartburg et l’Axel derrière nous. Trop tard, on y va !
Quand arrive notre tour sur la ligne de départ, je vois le commissaire de piste avec son bâton se diriger vers nous. Le mec va nous dégager de là c’est sur.

Contre toute attente il présente le panneau devant nous et commence, sourire aux lèvres  à faire le décompte. On lui glisse quand même qu’on est pas concurrents mais il l’a évidemment bien compris. “C’est pas grave, on a bien le droit de rêver aussi, non?”. Le panneau digital indiquant l’heure du départ clignote, le commissaire baisse son bras et go !

Xavier enfonce la pédale de droite autant qu’il peut, la Wartburg décolle comme une vieille mobylette kitée et c’est dans un fatras de fumée bleue, de gravillons et de poussière que la petite allemande venue de l’est prend le départ de la spéciale “comme les vrais”. Le public est mort de rire, on leur en donne pour leur argent. Les souvenirs c’est gratuit. Finalement c’est ça le rallye, peu importe la monture, c’est la part de rêve qui est importante. 

Pour finir notre coup de coeur du rallye : La Lada 1500 de l'équipage russe "Avtoexport". 

 


Merci à Roland et Xavier Crouzet. 

Nicolas Laperruque 

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