Il reste maintenant trois jours pour peaufiner les détails de l’expédition, départ prévu lundi matin à 6 heures. Sauf que pendant le weekend la météo s’affole. D’un seul coup il se met à faire très froid, mais vraiment très froid, le thermomètre descend largement en-dessous de zéro.

Il en faudrait plus pour décourager la bande, on ressort les Thermolactyl, les cagoules, les collants et les Moon Boots et on se félicite une fois de plus d’avoir installé des protège-mains et des manchons sur les mobs. N’empêche que ça va être coton. En effet, à 6 heures du matin il fait moins 2 degrés au thermomètre quand ils s’élancent après un dernier café brûlant. Cette fois-ci c’est du sérieux, il s’agit de faire 650 km. Visuellement les quatre amis ressemblent à des créatures d’un autre monde perchées sur des drôles de machines dont le bruit est inversement proportionnel à la vitesse.

Ça en surprend plus d’un aux feux rouges, à cette heure-là on ne s’attend pas à voir pareille expédition sur les routes verglacées. Les mobs pétaradent à qui mieux mieux mais elles tiennent le coup et continuent à provoquer l’enthousiasme à tous les ravitaillements. De départementales en chemins secondaires, de détours en détours pour ravitailler, les kilomètres sont avalés en 10 heures de route et, en fin de journée, ce sont quatre statues de glace qui débarquent à Châtellerault. Bilan : i349 km ont été parcourus  en une seule journée ! Les quatre loulous se réchauffent en se disant que peut être, demain sera un tout petit peu moins froid… La suite leur donnera tort. Cette fois-ci la soirée potache tourne court tant les garçons sont épuisés, autant par le bruit du moteur qui les assomme que par le froid. Hébétés ils s’endorment comme des souches.

Le lendemain, 6 heures sur le pont  (c’est l’heure des braves) et rebelote. C’est tout aussi dur qu’hier et le froid toujours bien présent, avec un ressenti flirtant avec les moins 10. En plus, une petite pluie verglaçante se met à tomber, les glaçant jusqu’aux os, il ne manquait plus que cela. C’est le moment que choisit Marlon pour crever, premier ennui mécanique. Changer une chambre et réparer une roue ils savent faire mais dehors par moins zéro, c’est nettement moins marrant. Ce sera le seul pépin, si l’on peut dire, du voyage aller, bel exploit pour de si petites mécaniques… 

L’arrivée en Bordelais est un véritable soulagement et la tête de Joss en voyant débarquer ses quatre potes,  à l’improviste et en mob vaut tous les fous rire du monde !

Dans l’estuaire de la Gironde, il doit faire un micro-climat car le lendemain c’est sous un soleil un peu frileux mais soleil quand même que les quatre compères vont découvrir les petites routes du Bordelais et déguster des huîtres et du vin blanc. Joss et Louis, fous jusqu’au bout, vont même aller jusqu’à se baigner ! C’est aussi un peu pour ça qu’ ils sont venus… Mais c’est déjà l’heure de rentrer. Le voyage retour se fera en trois étapes et non plus deux comme à l’aller, et il sera plus mouvementé.

D’abord une seconde crevaison pour Marlon, décidément malchanceux car, en prime, son pneu a lâché. Une première tentative pour le rafistoler avec de la colle à pare-brise aimablement fournie par un réparateur Car Glass fan de mob ne donnera rien de bon et Lolo décide de chercher un pneu. Mais où trouver un 14 pouces ? Il faut tenter le coup s’obstine Louis, ils finissent par atterrir dans un magasin de motos & scooters et miracle, un peu de motocross pour enfant possède les bonnes dimensions. « Tu vas glisser un peu dans les virages mais ça fera l’affaire » plaisantent les copains et, hop, pour 25 € le pneu est monté sur la CT 50. Comme ils n’ont pas de démonte-pneu sous la main, ils font cela à la clef plate, à la guerre comme à la guerre. Et c’est reparti jusqu’à Châtellerault, ben oui on ne change pas une ville où l’on a pris ses petites habitudes, ça fait toujours 300 km de faits.

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Le lendemain il est décidé de faire étape aux environs de Chambord, où Alexis possède une maison de famille. Cette étape un peu plus courte leur permet de visiter le château, enfin le parc du château vu que celui-ci est fermé, de faire de jolies photos et surtout de se délasser un peu. Ils postent une photo devant le château sur Instagram et … le Député de la région leur répond pour leurs souhaiter la bienvenue : la classe. Demain il restera 220 km. 

Le lendemain en se réveillant les loulous n’en croient pas leurs yeux : toute la campagne est recouverte d’une bonne couche de neige et la route est blanche de glace ! Marlon rigole, avec ses pneus cross sur la neige il se sent avantagé. Ouaip sauf qu’il n’a aux pieds que des godillots, contrairement aux autres qui, prudents, ont chaussé des après-skis et que la neige en mob  implique de rouler les pieds par terre… le froid monte et, au fil des kilomètres, Marlon ne rigole plus du tout. Gagné par les engelures, il n’arrive plus à bouger les pieds, il faut faire quelque chose. Qu’à cela ne tienne, on va faire un feu décident les aventuriers. Aussitôt dit aussitôt fait Eddy écume les poubelles jaunes qui traînent, et  les voilà en train de brûler de vieux cartons dans un recoin d’abribus. C’est alors que passe un agriculteur, intrigué par cette vision. Il leur propose de venir se réchauffer chez lui, il a un brasero du tonnerre et c’est de bon cœur qu’il les invite. Encore une belle rencontre à mettre au crédit de cette mob, décidément bien sympathique, et de ces drôles de gugus qui n’ont pas froid aux yeux. Marlon reprend des couleurs et l’usage de ses pieds par la même occasion, et les voilà repartis, en glissades mémorables. A l’arrivée Marlon passera la soirée, les pieds  dans un bain bouillant, et il passera par chance à côté de graves engelures. 

Bien entendu, dès le lendemain c’est dégel partout en France et la fin de la vague de froid. Pouvaient pas choisir une autre semaine pour le Mobtrip des Pirates ?

TINTIN