28 mars 2021

MOBTRIP DES PIRATES : Histoire de la Yamaha Hopper QT 50 / MBK CT 50

LA  SAUTERELLE 

On vous raconte l'histoire de cette mobylette qui a fait germer une idée dans le cerveau de 4 gars un peu dingue: "et si on traversait la France en Hopper ? " Bah oui mais c’est l’hiver. Justement, ça sera plus rigolo. Si tu le dis… banco. Il est décidé de quitter la région parisienne et d’aller rendre une visite surprise à l’ami Joss qui habite en Bordelais, dans l’estuaire de la Gironde, en voilà un qui va être surpris.Mais avant de vous raconter leur périple on vous parle de leur bécane.

 

 

 

 

C’est l’histoire d’une sauterelle, un drôle de petit cyclomoteur construit par Yamaha à l’aube des années 1980. A l’instar des K-Cars japonaise minuscules, capables de se garer à peu près n’importe où et de se faufiler dans les ruelles étroites de Tokyo, le Hopper est une « Nano mob », une mob de poche autant à l’aise dans les petites rues que sur les trottoirs japonais. Aux States elle était destinée au marché des surfers californiens, mais elle n’a guère séduit les Américains qui  l’ont quand même baptisée Hopper, la  sauterelle en raison de son look atypique.

Elle était pourtant sympa la sauterelle, avec ses petites roues de 14 pouces, son gros phare et ses clignotants énormes empruntés au Chapy, son panier range-tout à l’avant et son porte-bagage arrière. Même son guidon façon vélo pliable était rigolo. En plus, elle était déclinée en quatre couleurs, un beige, un noir, un jaune, un bleu ardent et un rouge pétant. Côté moteur, le Hopper adoptait un 50 cc qui sera repris en 1980 par le PW, la moto pour enfant, avec graissage séparé et  transmission par cardan. En cadeau bonus on le démarrait au kick et non aux pédales comme les autres mobs, ce qui était bien plus sympa. Avec son allure tout droit sortie d’un cartoon et ses solutions techniques, elle avait le charme des engins sans doute trop en avance sur leur temps.

La QT 50 a donc végété quelques années, jusqu’à ce qu’elle soit repérée en 1986 dans un salon  moto  européen par un certain Jean-Claude Olivier, alias JCO, PDG de Yamaha France. Le coup de cœur a été immédiat, JCO a tout de suite repéré le potentiel de ce drôle de cyclomoteur, au milieu des années 80 où la folie était monnaie courante. Il arrive à convaincre les Japonais de le commercialiser en France et de l’assembler dans l’usine de Saint Quentin qu’il vient de racheter à Motobécane et qu’il a rebaptisée MBK, ça fait plus jeune. On est en plein boum des scooters, JCO va faire un malheur à partir de 1989 sur le marché français avec le scooter Yamaha, lui aussi destiné au départ aux surfers, qu’il va rebaptiser MBK BW’S et qui sera construit dans l’Aisne (et vendu à 1 million d’exemplaires !).  Mais n’allons pas trop vite, pour le moment, on est encore en 1987 et l’usine MBK va assembler et construire le QT 50, rebadgé MBK CT 50. 

 

 

Côté présentation, le CT ne diffère guère du QT, hormis les couleurs : pas de bleu ni de noir pour la France, des bavettes de protection rigides pour les jambes qui n’existaient pas aux USA, ainsi que deux ou trois petits détails insignifiants. Pour le reste, il garde la même mécanique et la même conception que son aîné. Certaines pièces prendront le logo MBK mais tout le reste correspond exactement au modèle japonais.  

Malgré un lancement réussi et la force de vente du réseau Yamaha France, le MBK CT 50 n’a jamais rencontré le succès dans les  années 1980. Quand je vous disais qu’il était trop en avance sur son temps ! De plus les jeunes ne pouvaient pas lui installer des échappements bruyants ou tous les accessoires dont ils sont friands …. parce qu’ils n’existaient tout simplement pas et la clientèle des ados continuait d’acheter la fameuse 51, la « Bleue » plus lourde, plus pataude, mais plus facile à customiser. Il est clair que l’apparition du BW’S a signé son arrêt de mort.

 Après quatre années à vivoter, le CT 50 disparaît définitivement du catalogue MBK en 1991. On aurait pu ne plus jamais entendre parler de lui. Ce serait compter sans l’arrivée des Youngtimers, qui vont lui redonner une seconde vie. Aujourd’hui on est au XXIe siècle, on a envie de rouler autrement, se déplacer en deux roues est devenu très à la mode et le CT ne pèse que 40 kg ce qui n’est guère plus qu’un vélo électrique et, même si son moteur deux temps pollue un peu plus, doux euphémisme, au moins on est sûr de se singulariser à son guidon. Pour aller acheter le pain, un petit coup de kick et on est le roi de la route,  avec un deux roues atypique au possible.

Il y a aujourd’hui des clubs de CT 50 et les petites annonces s’envolent côté tarif. Comptez au moins  1 200 € pour un modèle en parfait état avec peu de kilomètres et moitié moins pour un cyclo à refaire entièrement, rassurez-vous on trouve encore des pièces en cherchant bien. Surtout des pièces moteur car c’est celui du PW qui, lui, est toujours frabriqué !

Facile à entretenir, fiable jusqu’à l’inimaginable (voyez notre article « Le Mobtrip des pirates »), le petit cyclo MBK possède de sérieux atouts et il ne vous lâchera jamais. Au guidon, restez prudent dans les virages avec la transmission par cardan qui surprend parfois et les petites roues mais, dans l’ensemble, il constitue un excellent achat en rapport prix/agrément. Et puis il est tellement mignon !

Cet article était un petit préambule avant de vous parler d'un petit groupe de doux dingue qui ont fait des road trip avec la bête. Quelques photos pour vous allécher

TINTIN

 

 

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