17 juin 2020

Essai Scania R580 V8, Une nuit en poids-lourd 

Chez Road-Story on ne recule devant rien pour vous informer. Nous avons passé une nuit en poids-lourd avec un chauffeur pour aller livrer des yaourts. Une belle escapade, dans la Rolls des camions, où nous avons appris beaucoup de choses sur ces mastodontes de la route. Une façon de voir les Routiers autrement. 

Je vous raconte cela en vidéo et en podcast à la fin de cet article.

La bête 

Rendez-vous est pris avec Wilfried dans la région de Bayeux. Wilfried travaille dans une entreprise de transport Normande. Ce soir nous partons pour quelques heures en camion.  Nous allons charger chez un client et acheminer le chargement au dépôt. C’est la première fois qu’on part essayer un poids-lourd. Alors on a pas choisi n’importe quel camion. Notre bestiole est un Scania R580. Quelques chiffres : nous sommes en présence d’un moteur de plus de 16 litres de cylindrée, il faut 44 litres d’huile pour faire une vidange, notre camion a trois ans et affiche déjà...560 000 kilomètres. 

Une légende de la route 

Vous avez devant vous le véhicule qui, depuis toujours, fait toujours rêver les passionnés de transport routier. Le Scania est une référence et il faut reconnaître que le véhicule en impose. Une prestance assurée par le constructeur depuis le début de la série en 1969. La légende démarre avec le modèle 141, puis le 142 au début des années 80 avant le Streamline R580. Aujourd’hui comme me le précise Wilfried au moment de monter à bord, Scania est le dernier à proposer encore des motorisations V8 sur ses camions. Un V8 décliné en plusieurs niveaux de puissance entre 520 et 730 chevaux. 

Mission yaourt 

Notre camion, fièrement décoré aux couleurs de “Thermo-Freeze" n’est pas là que pour le décor. C’est qu’on a une mission nous ! Aller charger le camion de yaourts, puis l’emmener au dépôt d’où il partira demain matin à l’aube pour aller livrer les supermarchés à l’autre bout du pays, ou peut-être même de l’europe. J’escalade les marches en posant mes pieds sur les grilles prévues à cet effet. Espacées chacune d’une quarantaine de centimètres, elle permettent au conducteur d'accéder au plancher cabine perché à environ 1m50 du plancher des vaches. La portière s'ouvre à 90 degrés. Des poignées accompagnent le conducteur à la montée et à la descente. Je prend place en passager, pendant que Wilfried met le contact. Aucun doute, c’est un V8 qui ronronne là dessous. C’est parti pour la mission yaourt. 

Arrivés à l’usine, nous nous dirigeons vers l’arrière du bâtiment qui fabrique des produits laitiers Made In Normandie depuis des décennies. Wilfried gare le camion, descend pour aller nous signaler à l’accueil et revient. Il entame alors une manoeuvre plus délicate qu’il n’y paraît et qui consiste à positionner cet engin beaucoup trop long, face au quai de chargement. Une manoeuvre qui parlera à tous ceux qui ne savent plus se garer sans caméra de recul. Ici point d’écran sur le tableau de bord, ça se fait à l’ancienne, et ça s’apprend avec la pratique. Une fois la remorque parfaitement positionnée perpendiculairement au quai, Wilfried m’invite à le suivre à l’intérieur. Il faut aller faire tamponner le cahier et se faire remettre un bon signé de transport. Le gars qui nous accueille est souriant, et ne manque pas d’humour. Alors on repart ? “Ba non, maintenant il faut attendre” me répond Wilfried. “Attendre qu’ils chargent la remorque”. Ah ba oui évidemment, ça se fait pas en 2 minutes. On en profite donc pour aller vers la salle des chauffeurs. Une petite pièce aménagée disposant de bouteilles d’eau, d’une machine à café et d’un frigo rempli de..yaourts, évidemment ! 

On the road

Sur les départementales et nationales, la sensation de stabilité de l’ensemble est impressionnante. Le confort également, les sièges sont franchement douillets mais surtout le silence est surprenant. Je m’attendais à un vacarme hurlant, je me retrouve dans une cabine parfaitement isolée où on devine seulement les bruits aérodynamiques. On peut échanger avec Wilfried en toute quiétude sans avoir besoin de crier. L’occasion d’échanger sur les caractéristiques de l’engin. Saviez vous que les vidanges sont espacées de 90 000 km ? Les normes de dépollution sont elles aussi très présentes dans le poids-lourd. Ce bloc de plus de 16 litres va d’ailleurs à l’encontre de la tendance qui touche aussi les camions, le downsizing. Pour rester le leader des camions qui font rêver, Scania a fait appel à un arsenal de systèmes plus perfectionnés les un que les autres. 

Chaque goutte de gasoil compte

N’allez pas croire que l’industrie du poids lourd est moins évoluée que celle de l’automobile, c’est faux. Plusieurs filtres à particules sont présents, deux catalyseurs, et chaque goutte de gasoil brûlée à bon escient. En quelques années, les consommations ont bien fondues. La consommation sur les 12 000 derniers kilomètres de ce Scania s’établit à 37 litres. D’ailleurs le V8 bien mené, ne consomme pas tellement plus qu’un six cylindres Scania, et moins qu’un camion Volvo par exemple. Pour un engin de 44 tonnes, c’est une vraie performance. La commande de boîte commande un ralentisseur électronique, permettant de gérer l’élan ou le frein moteur. 

Tout en douceur 

Conduire ce genre de véhicule est une expérience incomparable grâce à la puissance et au couple disponibles. Les reprises sont immédiates et ce dès les plus bas régimes. Une impression renforcée dans une forte côte. Notre Scania ne perd pas de vitesse et ronronne gentiment. Nous sommes à 90 en haut de la pente, dans une sérénité absolue. Le régulateur intelligent “active prédiction” utilise le GPS pour anticiper le relief, et répartir la puissance. 

Un beau voyage

Nous arrivons au milieu de la nuit au dépôt, terme de notre étape. Plus jamais je ne regarderai un camion de la même manière. Le métier de “camionneur” est un métier de solitaire. C’est aussi un métier indispensable, comme on a pu le voir pendant le confinement. Reste une part de rêve, de voyage, à laquelle participe le fait de rouler en Scania V8, le dernier représentant du genre. Pour en apprendre plus et revivre ce moment, ça se passe en vidéo. C’est beau un camion dans la nuit ! 

Nicolas Laperruque 

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Photos : Nicolas Laperruque, Thermo Freeze

Merci à Wilfried Marie

Merci à Thermo Freeze, Villers Bocage 14 Page Facebook Thermo Freeze

Montage vidéo : Jack Stouvenin, François Bouet 

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