21 octobre 2022

Mondial 2022 : Les absents ont toujours tort 

Pourquoi cet article ? peut-être une réponse à mon ami Nicolas Meunier qui, un peu « provoc », a intitulé un article, « il ne faut surtout pas y aller ». Lisez son article sur  Challenges et vous aurez le complément et le contrepoint (très pertinent) de mon article. https://www.challenges.fr/automobile/mondial-de-lauto-pourquoi-il-ne-faut-surtout-pas-y-aller_831884

Il faut le dire, cela fait pas mal de temps que j’étais très circonspect au sujet du Mondial 2022. Absence de 80% des constructeurs historiques, communication « décalée », contenu incertain, prix des billets et des m2 de salon délirant : tous les ingrédients, étaient réunis pour avoir de sérieux doutes quant à la réussite ou à l’intérêt d’un tel rendez-vous. 

Mais il faut essayer de prendre du recul, et la première raison qui m’a incité à le faire, c’est le tarif des billets d’entrées. Celui-ci a évolué, via un tour de passe-passe marketing ! Ce n’est plus uniquement 30 € mais aussi 16 € en semaine et 20 € le week-end si vous pré-réservez. Et même 8 ou 10 € si vous avez moins de 17 ans. Un tarif somme toute pas loin d’une place de cinéma même si en 2014 c’était 14 € pour les adultes et 8 € pour les 10 à 25 ans (gratuit pour les moins de 10 ans).

 L’aspect coût est surtout plombé par la politique anti-voiture et 2 roues de la Mairie de Paris. Impossible de se garer en extérieur en 2 ou 4 roues, tarif pharaonique des parkings sous terrain, par ailleurs complètement sous dimensionnés. Sans parler qu’il est impossible de se loger dans Paris avec une voiture quand on vient de province. On passera sur le sujet de la pénurie d’essence, de la grève des transports en commun. Je reste dubitatif sur l’utilité de faire le Mondial à porte de Versailles plutôt qu’à Villepinte beaucoup beaucoup moins cher au m2. 

Retour au salon. Oui, c’est moins grand qu’avant, oui, les allées sans moquettes c’est moche, oui, le tarif des stands à Porte de Versailles c’est n’importe quoi, oui, le circuit client entre les trois halls est catastrophique.

Voilà j’ai râlé pour ce qui concerne l’organisation proprement dite, mais j’en ai aussi et surtout contre les constructeurs « historique ». Ce salon reste LE SEUL salon dit « Mondial » en Europe cette année. Eh oui, je le dis, c’est inadmissible de se dire Constructeur Automobile et ne pas être représenté sur le Salon de Paris. Une des raisons de leur absence est leur incapacité à produire des autos et donc à avoir à en faire la promotion. Argument sans doute complété d’une certaine forme d’auto suggestion sur l’inutilité des salons ou l’on ne vend pas. Un peu comme s’il fallait supprimer les show-room des concessions car tous les clients qui y viennent n’achète pas une auto à chacune de leurs visites. On ne veut plus vendre du rêve pour vendre une auto, mais c’est sans doute oublier qu’une auto c’est l’équivalent de plusieurs années de salaire. 

N’ayant pas ou peu de voitures de disponibles à vendre les constructeurs préfèrent gonfler leurs bénéfices à reverser à leurs actionnaires plutôt que de présenter leurs produits à leurs clients. Raisonnement ultra court-termiste et quelque peu dédaigneux pour ces mêmes clients. Je reste interdit sur l’absence de CITROEN avec sa C4 X jamais révélée aux clients ou son Oli en première mondiale la semaine d’avant… Ou Mercedes qui dévoile « en petit comité » l'EQE SUV le jour du salon. Mais pas au salon. 

Mais revenons au contenu, s’il y a moins de stand de constructeurs, il y a clairement la volonté de la part du salon de « parler » aux jeunes (stand Ferrari / Sport auto, Vilebrequin) et c’est très bien, mais trop chiche : aucun texte, aucun rappel historique n'accompagnait les Ferrari par exemple. Sans parler des 5 euro à reverser à Perce neige pour entrer sur le stand. 

C’est aussi très sympa de pouvoir découvrir des petits constructeurs telle que « La bagnole », rafraîchissante réinterprétation de ce qui peut constituer un véhicule allant à l’essentiel, Devalliet et sa voiture de sport ou encore les Citroën rhabillées par Caselani qui font tourner les têtes à en croire les commentaires sur Internet.  

Eh oui coté véhicules « traditionnels » les Chinois et Vietnamiens sont là et cela nous donne l’occasion de réaliser qu’ils sont à notre porte. Et il faut le reconnaître, ils sont de moins en moins fade en terme design et très acceptable en termes de qualité. 

Et même si 80% des marques du marché ne sont pas là, il y a quelque chose à voir.  Arpenter les stands de chez Alpine, Renault, DS, Dacia permet de passer une belle journée. Le Groupe Renault présente pas moins de 8 concept cars dont 5 jamais vus avant (4 Renault, 1 Dacia, 1 Alpine, 2 Mobilize).

 Et Peugeot peut même se vanter de n’exposer aucun SUV, ce qui, en 2022, relève de l’exploit ! Il faut juste prendre conscience en effet que ce n’est pas le Salon de l’auto de Lyon mais un autre format de salon. Avec la pénurie d’essence, la circulation autour de la porte de Versailles est très fluide, l’occasion d’essayer pour le fun une Microlino ou découvrir une BYD. 

 En conclusion, rassurez-vous, je regrette l’absence de tous ces constructeurs, mais ce salon pour moi confirme surtout que les français ont encore envie d’auto et de salon de l’auto.

François Bouet 

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