10 juin 2020

Essai Ford Kuga PHEV, enfin un hybride rechargeable qui ne ment pas

L’hybride rechargeable est devenu incontournable sur le marché.  Impensable pour Ford de ne pas succomber au charme du SUV à prise sur le très bataillé segment des SUV familiaux. Pour notre rentrée post-confinement, nous avons testé ce nouveau Kuga branché qui espère bien se faire une place sur le marché des SUV compacts. La plupart des SUV annoncent 50 km d'autonomie sans jamais s'en approcher réélement. Qu'en est-il de ce Kuga ? 

Retrouvez la version audio ( Podcast de cet article à la fin de cette page )

Un Kuga à la carte 

Le nouveau Kuga vient remplacer une génération qui avait le bon goût d’être le seul véhicule neuf en France proposé en version E85. Oubliez tout, le nouveau roule à tout sauf à l’éthanol justement. Mais par contre vous avez le choix : essence, diesel, micro-hybride mHEV, hybride, ou encore hybride rechargeable. C’est cette dernière version, sobrement nommée 2.5 Duratec 225 ch Powersplit PHEV eCVT, que nous avons pris en mains. La dernière fois que j’avais testé un hybride rechargeable c’était un Mitsubishi Outlander il y a quelques semaines. J’avais été très déçu par l’autonomie et, finalement par la consommation globale du char d’assaut japonais. C’est donc avec un oeil méfiant que je me rend ce matin dans la concession Ford Fournis à Hérouville-Saint-Clair, en banlieue de Caen. Oui, une fois n’est pas coutume, et crise sanitaire oblige, on va aller chercher la voiture d’essai dans le réseau. 

Un tour au garage 

Le confinement n’a pas que des mauvais côtés finalement. Grâce à la réactivité de Ford France et de mon concessionnaire local, je vais pouvoir tester la voiture par chez moi, sans stress, sur des routes que je connais et surtout sans avoir à monter à Paris, dans cette horrible région coloriée en rouge sur la carte ! Non mais oh ! Nous les Normands, nous sommes en vert et nous comptons le rester. C’est aussi l’occasion de vous parler d’un aspect dont on ne parle jamais ou presque dans la presse auto, le réseau ! 
J’aime bien trainer dans les concessions. Parce que j’ai été vendeur de bagnoles dans une autre vie et parce que c’est toujours assez marrant. Je pose ma MX-5 sur le parking de la concession et franchit la porte d’entrée du show room. Dehors, un vendeur passe un ultime coup de chiffon sur “mon” Kuga. 
Nous venons tout juste de nous “déconfiner” et ici on respecte le protocole sanitaire. Un sas a été mis en place, on se lave les mains, on désinfecte ses clés avant de confier ou emprunter un véhicule. L’accueil est efficace et rapidement c’est le directeur de la concession qui vient à ma rencontre. Certes, j’étais “annoncé” et attendu mais cet accueil me ferait changer d’avis sur les concessionnaires. D’autant plus que tout le monde a le sourire et qu’une commerciale gratifie un couple qui vient d’entrer d’un immense sourire à faire fondre toute la glace de l’Arctique. L’accueil est top, la voiture rechargée, je pars avec le sourire aux lèvres direction la Suisse Normande pour faire une petite vidéo avec mon pote Arthur,  tout en profitant des routes de rallyes de cette région. Je met l’ODB à 0, objectif de cette matinée : vérifier l’autonomie de ce Kuga, en conduite “normale”. 

Un SUV moderne mais classique 

Comparé à l’ancienne génération, le Kuga nouvelle formule marque un bond en avant en matière de style avec des lignes actualisées. Ça manque furieusement d’originalité, mais ce n’est pas moche, loin de là. Si la majorité devrait choisir la finition pseudo sportive ST Line, je ne déteste pas le côté chic-chromé de cette déclinaison “Titanium”. Les chromes se marient bien avec le noir. Jacques, mon photographe n’est pas de cet avis, et pourtant je l’avais prévenu : “Le noir y’a rien de pire pour les photos. Surtout en plein soleil comme ça, tu vas souffrir”. 
La face avant typiquement Ford cache un gabarit fort respectable de 4,62 m de long, qui le rapproche d’un 5008 plus que d’un 3008. A titre d’exemple ce Kuga fait 20 cm de plus qu’un Renault Kadjar. Evidemment ça finit par se retrouver à l’intérieur avec des côtes enviables, de généreuses places arrières et un coffre à bagages apte à recevoir les bagages de toute une famille. 

Ergonomie Fordienne 

Depuis toujours l’agencement intérieur des Ford prête à caution. Comme une caractéristique qui traverse les générations, les Ford sont “bien équipées mais mal foutues” me dit mon photographe du jour. La vérité c’est que cet intérieur est très classique si on le compare à une Peugeot, très ordinaire si on sort d’une Audi, et finalement très comparable à l’ensemble de la production automobile du même prix. Il est également plutôt bien fini dans l’ensemble. Mais il est comme toujours chez Ford, parsemé de pleins de boutons, tous moins pratiques et explicites les un que les autres. Une fois sorti de Caen et sur la longue ligne droite qui relie la capitale Normande à Falaise, j’en profite pour réviser tous ces boutons. Le GPS semble avoir progressé en efficacité, et  le régulateur adaptatif en douceur de fonctionnement. Pour le reste, je laisse un peu tomber, trop de menus, de sous-menus, de boutons. Je regarde la route! 

Une autonomie surprenante 

La question à laquelle je voulais répondre ce matin était : combien de kilomètres pourra t-on parcourir avant de vider la batterie de ce SUV hybride rechargeable? Notre première étape est un parcours de 75 km alternant 10 km d’agglomération, 50 km de voies rapides et 15 km de départementales. Un parcours peu favorable aux hybrides rechargeables qui ont tendance à décharger rapidement sur voies rapides, d’autant que je ne me prive pas pour relancer un peu exagérément “en mode bourrin” pour entendre gueuler et mouliner cette hybride rechargeable, qui n’en demandait pas tant. Malgré une conduite ne cherchant pas à économiser l’énergie, notre Kuga s’en sort avec les honneurs. Il aura parcouru 47 km sur le mode électrique avant l’extinction de sa batterie. Une très belle performance, qu’il sera possible d’améliorer en adoptant l’éco-conduite. 

Un Kuga efficace 
C’est d’ailleurs ce que je fais sur la seconde partie du parcours, qui alterne montées et descentes. On se prend vite au jeu des économies de carburant. L’’instrumentation du Kuga indique les phases de récupération d’énergie, pendant les freinages et les descentes. Avoir l’aiguille “dans le vert” est la garantie qu’on va récupérer un petit kilomètre dans la descente, ou un autre en freinant avant le rond point. J’arrive à destination de la première étape, après 75 kms. La batterie vient de se vider, nous avons parcouru 47 km en mode électrique, et la consommation depuis le départ s’élève à 2,4 l/100 km. Evidemment la batterie de 14,4 kWh était pleine en partant. La performance est d’autant plus remarquable qu’elle a été réalisée sur un parcours défavorable avec beaucoup de voies rapides et peu de ville. 
Reste cette sensation de “mouliner”qui, bien que gommée par les rapports artificiels de la boîte CVT reste présente. On s’y fait à l’usage, mais cela ne rend pas service aux 225 ch embarqués, qui semblent crier leur désaccord dans un miaulement fort désagréable. 

Un comportement en net progrès 

Le nouveau Kuga gagne en agrément de conduite. Malgré un poids dépassant les 1800 kg, il ne démérite pas en conduite dynamique. Le châssis est équilibré, bien aidé par la fée électronique, et l’équilibre assez remarquable. Seul le freinage pourra faire l’objet de critiques, avec un manque de mordant certain. Si l'efficacité n’est pas remise en cause, c’est la sensation dans la pédale qui pourra surprendre. N’oublions pas que les batteries pèsent leur poids et que ralentir ce gros SUV est une vraie mission. 

Le chameau 

Au terme des 300 km de notre essai, plusieurs enseignements sont à retenir. Malgré une unique charge de batterie au départ, ce Kuga réalise un double exploit. Premièrement il est capable de faire 50 km en mode tout électrique. C’est le seul de tous les SUV hybrides rechargeables que nous avons testés. 
Deuxièmement, une fois la batterie vide, il ne se transforme en gouffre pétrolier comme un Mitsubishi Outlander par exemple, et pour ne pas le nommer.  
C’est le résultat de l’utilisation d’un gros moteur 2,5 litres atmosphérique qui fonctionne sous le cycle Atkinson, et de l’efficace récupération d’énergie au freinage.  L’autonomie permettra de faire le traditionnel trajet domicile-travail sans consommer une goutte d’essence, ou presque.  Un engin moins adapté aux gros rouleurs qui devront composer avec la consommation sur autoroute plus élevée que celle d’un diesel équivalent. 
Mais c’est avec son tarif que le Kuga PHEV enfonce le clou. Les 38 600€ de sa finition Titanium bien équipée en font le meilleur rapport prestations/prix du marché des hybrides rechargeables. 

 

Par Nicolas Laperruque 

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photos : Jacques Le Boucher pour Road-Story 

video : Arthur Allizard pour Road-Story 

merci à Fournis Ford Caen

 

Fiche technique : 
Ford Kuga 2.5 Duratec 225 Power Split PHEV e-CVT Titanium 
Moteur : Hybride. Moteur 4 cylindres, 16S, 2499 cm3
Puissance : 225 ch 
Réservoir : 45 L
Conso mixte constructeur : 1,2 L / 100 km
Consommation réalisée pendant l’essai : 2,4 l/100 après 75 km, 5,8 l/100 après 300 km
Vitesse maximale : 200 km/h
0 à 100 km / h     : 9,2 s
Longueur : 4628 m
Largeur : 2000 m
Hauteur : 1675 m
Poids à vide : 1773 kg 
Tarif de la version essayée : 38 600€ 
CO2 : 26 g/km, bonus de 2000€ 

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